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Pour Descartes, les nuages étaient composés de gouttelettes d’eau et de
cristaux de glace, et la pluie tombait quand les gouttes devenaient trop
grosses pour rester suspendues en l’air. Bien. Mais il se trompait en ajoutant
que la foudre était due à des exhalaisons combustibles émises par les nuages.
Grâce à la contribution de Descartes, et malgré ses quelques erreurs
et ingénuités, la météorologie commença pourtant à devenir une science
plus exacte. Et son développement fut accéléré par l’invention d’instru-
ments capables de mesurer de façon quantitative le niveau de chaleur
d’un corps ou d’un fluide : les thermomètres. On ne sait pas exactement
qui est parvenu à réaliser le premier thermomètre. Mais un fait bien do-
cumenté est qu’au début du 17 ème siècle, aussi bien au sud des Alpes que
dans le nord de l’Europe, deux groupes presque indépendants de cher-
cheurs étaient parvenus à la construction d’instruments destinés à mesu-
rer la chaleur. En Italie, Galilée (1564-1642) et le médecin padouan San-
torio Santorio (1561-1636) avaient utilisé et construit des instruments
fondés sur le principe de la dilatation des liquides selon la chaleur reçue.
Dans le même temps, un mystique gallois de la Rose-Croix, Robert
Fludd, et l’inventeur hollandais Cornelius van Drebbel, parvinrent eux
aussi à construire des thermomètres, un peu différents des thermomètres
italiens, mais fondés sur le même principe. Les thermomètres devinrent
populaires dans la deuxième moitié du 17 ème siècle, au point que l’on finit
par les vulgariser sous l'appellation de thermoscopes. Leur usage le plus
utile, scientifiquement, restait toutefois météorologique.
L’un des plus célèbres thermomètres à air fut construit par Otto von
Guericke. Il s’agissait d’un instrument de plus de trois mètres de haut, fa-
briqué en cuivre et en laiton, dans lequel un petit ange de bronze faisait
office d’index sur l’échelle. Peint en bleu et couvert d’étoiles dorées, il était
capable selon son constructeur d’indiquer, si on le laissait en plein air, le
jour le plus chaud et le jour le plus froid de l’année. L’oscillation continuelle
de la température impressionnait beaucoup à l’époque, et Guericke eut la
fantaisie d’ajouter sur son instrument la mention "mobile perpétuel".
Un défaut de ces premiers thermomètres tenait pourtant au fait que,
outre à la chaleur, ils étaient dépendants aussi des variations de la pression
atmosphérique. En d’autres termes, les premiers thermomètres étaient aussi
des baromètres. Evangelista Torricelli (1608-1647) confirma effectivement
que son baromètre à mercure présentait des variations de niveau, dues à la
fois à des variations de pression et à des variations de température. Il fallait
donc mieux distinguer, d’une façon ou d’une autre, ces types de mesure.
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