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D’autres instruments importants pour la météorologie furent inventés
          aussi au 18 ème  siècle. L’hygromètre notamment, instrument qui mesurait
          l’humidité de l’air, naquit des efforts de De Luc et de son concitoyen
          Horace de Saussure. Ils construisirent des modèles utilisant les variations
          mécaniques produites dans différents types de matériaux par l’humidité.
          Des anémomètres et des pluviomètres, instruments qui mesurent respec-
          tivement l’intensité du vent et la quantité de précipitation, furent en outre
          mis au point eux aussi à cette époque.
             Par ailleurs, des nécessités géopolitiques contribuaient pour leur part
          aux  progrès  météorologiques.  Le  développement  des  grandes  marines
          commerciales et militaires des nations d’Europe, aux 17 ème  et 18 ème  siècles,
          concomitant  à  leur  expansion  économique,  qui  couvrait  désormais  le
          monde entier, donna une nouvelle dimension à la météorologie, puisque
          de grands voyages d’exploration maritime permettaient de recueillir des
          observations météorologiques dans des régions du monde très éloignées
          les unes des autres, et à diverses latitudes.
             Les capitaines des navires avaient besoin d’informations sur les vents
          et sur les courants marins de ces mers inconnues, souvent difficiles, et ils
          devaient tenir à jour leurs informations de route, si bien que des obser-
          vations météorologiques étaient régulièrement consignées dans les livres
          de bord des navires. Si approximatives qu’elles fussent, de telles informa-
          tions suffirent à George Hadley (1685-1768) pour créer en 1735 la pre-
          mière carte de la circulation générale de l’atmosphère. Hadley avait re-
          marqué qu’à l’équateur, l’air s’élevait rapidement, réchauffé par le fort
          rayonnement solaire local, puis qu’il se dirigeait en altitude vers les pôles,
          d’où il redescendait à la surface pour revenir vers l’équateur, en circuit
          permanent. Dans l’ensemble, il s’agissait d’un schéma de circulation avec
          convection, semblable à ce qui s'observait dans une casserole chauffée.
             Hadley pensa que dans le cas de la Terre, la zone de chauffage maxi-
          mum se trouvait à la hauteur de l’équateur. Son ingéniosité scientifique
          peut être mieux appréciée si l’on pense que les seules observations dis-
          ponibles à son époque étaient celles concernant les mouvements du vent
          en surface. Ainsi, les trois quarts du schéma de Hadley -la partie ascen-
          dante équatoriale et le mouvement à la hauteur des pôles- étaient des
          spéculations innovantes fondées sur des principes physiques généraux,
          sans la moindre observation de confirmation.
             Au début, ce schéma de Hadley semblait assez bien construit, mais il
          a été contredit par l’observation de certains vents superficiels.



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