Page 61 - eco-savoirs pour tous
P. 61

L’ATMOSPHERE ET LE CLIMAT




                    La météorologie, la science du climat, a préoccupé très tôt l'Humanité.
               Des activités humaines en ont tellement dépendu qu’on a trouvé des ré-
               férences météorologiques dans les plus anciens documents connus. Les
               civilisations antiques qui dépendaient, pour leur survie, de la récurrence
               périodique d’événements liés au temps, comme les crues du Nil pour les
               Égyptiens,  ou  celles  du  Tigre  et  de  l’Euphrate  pour  les  Babyloniens,
               avaient d’abord imaginé des théories sommaires qui reliaient ces événe-
               ments au mouvement des astres, et à des divinités liées.
                 Dans la Grèce du 7  siècle avJC s’est ensuite développée une forme
                                  ème
               d’analyse devenant plus scientifique, puisque capable de formuler des théo-
               ries selon une observation de plus en plus approfondie et rationnelle. Là, on
               a essayé d’expliquer les principaux phénomènes naturels connus, dont les
               plus quotidiens et les plus importants pour les activités humaines de l’époque
               étaient effectivement météorologiques. En l’état des connaissances et des
               outils, l’ensemble des phénomènes à étudier était encore limité, et leurs ma-
               nifestations apparentes -tonnerres, éclairs, pluies, crues, etc- en étaient les
               principaux objets d’étude. On peut malgré tout comprendre comment la
               science antique s'est structurée, pour bonne part, dans un tel référentiel.
                 Vers 650 avJC, le philosophe et mathématicien Thalès s’intéressait au
               fait climatique, en essayant d’y discerner une influence cosmique, selon dif-
               férentes  références  de  l’époque  (indo-védiques,  égyptiennes,  et  babylo-
               niennes). Il formula une théorie sur les crues du Nil, dont la récurrence
               annuelle laissait les Égyptiens pleins d’émerveillement et de gratitude pour
               la providence. En effet, les précipitations qui alimentent ces crues avaient
               lieu loin au sud de la zone où se manifestait leur effet, si bien que la crue
               semblait un phénomène mystérieux et inexplicable. Thalès, pragmatique,
               pensa que la cause pouvait en être le cycle saisonnier des vents étésiens (qui
               soufflent du nord en Méditerranée orientale), lesquels à la fin de l’été pou-
               vaient contrarier l’écoulement des eaux du Nil, causant leur montée.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      61
   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66