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L’ATMOSPHERE ET LE CLIMAT
La météorologie, la science du climat, a préoccupé très tôt l'Humanité.
Des activités humaines en ont tellement dépendu qu’on a trouvé des ré-
férences météorologiques dans les plus anciens documents connus. Les
civilisations antiques qui dépendaient, pour leur survie, de la récurrence
périodique d’événements liés au temps, comme les crues du Nil pour les
Égyptiens, ou celles du Tigre et de l’Euphrate pour les Babyloniens,
avaient d’abord imaginé des théories sommaires qui reliaient ces événe-
ments au mouvement des astres, et à des divinités liées.
Dans la Grèce du 7 siècle avJC s’est ensuite développée une forme
ème
d’analyse devenant plus scientifique, puisque capable de formuler des théo-
ries selon une observation de plus en plus approfondie et rationnelle. Là, on
a essayé d’expliquer les principaux phénomènes naturels connus, dont les
plus quotidiens et les plus importants pour les activités humaines de l’époque
étaient effectivement météorologiques. En l’état des connaissances et des
outils, l’ensemble des phénomènes à étudier était encore limité, et leurs ma-
nifestations apparentes -tonnerres, éclairs, pluies, crues, etc- en étaient les
principaux objets d’étude. On peut malgré tout comprendre comment la
science antique s'est structurée, pour bonne part, dans un tel référentiel.
Vers 650 avJC, le philosophe et mathématicien Thalès s’intéressait au
fait climatique, en essayant d’y discerner une influence cosmique, selon dif-
férentes références de l’époque (indo-védiques, égyptiennes, et babylo-
niennes). Il formula une théorie sur les crues du Nil, dont la récurrence
annuelle laissait les Égyptiens pleins d’émerveillement et de gratitude pour
la providence. En effet, les précipitations qui alimentent ces crues avaient
lieu loin au sud de la zone où se manifestait leur effet, si bien que la crue
semblait un phénomène mystérieux et inexplicable. Thalès, pragmatique,
pensa que la cause pouvait en être le cycle saisonnier des vents étésiens (qui
soufflent du nord en Méditerranée orientale), lesquels à la fin de l’été pou-
vaient contrarier l’écoulement des eaux du Nil, causant leur montée.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 61