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Les rapports du Meteor furent publiés en seize volumes, et l’un des
principaux résultats fut de démontrer que le système de courants pro-
fonds de l’Atlantique était influencé par la morphologie du fond beau-
coup plus qu’on ne le croyait. On confirma notamment le fait que les
eaux profondes de l’Atlantique étaient constituées de trois strates princi-
pales. On y distinguait l’eau profonde antarctique, qui se formait à proxi-
mité du continent antarctique et qui plongeait en coulant vers le nord, à
de grandes profondeurs ; puis venait l’eau antarctique intermédiaire, qui
s’immergeait à des profondeurs moindres ; et vers la fin de parcours in-
tervenait l’eau profonde nord-atlantique, qui se formait à proximité du
Groenland et de Terre-Neuve, et qui s’intercalait entre les deux autres.
La croisière du Meteor a été considérée comme la première campagne
d’océanographie menée dans un esprit systématique moderne. Les princi-
pales expériences menées ensuite pour explorer la circulation océanique,
comme le WOCE (World Ocean Climate Experiment) ont été des héri-
tières de cette première croisière pionnière. A la fin du 20 siècle, un nou-
ème
veau navire de recherche allait reprendre le nom mythique de Meteor, et
parcourir lui aussi les océans pour en dévoiler les derniers mystères.
Malgré tout cela, les contributions de quelques physiciens, surtout du-
rant la Seconde Guerre mondiale, ont été plus connues que celle des
océanographes et des météorologues, alors que l’océanographie avait
pourtant joué un rôle important, peut-être égal à celui du projet Manhat-
tan des USA (la construction de la première bombe atomique). En effet,
durant cette guerre, des océanographes ont résolu des problèmes fonda-
mentaux pour la marine, et ils ont créé un vaste réseau de laboratoires
coordonnés. Financés par les gouvernements intéressés, certains do-
maines ont bénéficié d'un intérêt stratégique fort, par lequel de nouvelles
disciplines ont été développées, notamment l’acoustique sous-marine.
Dès la Première Guerre mondiale (1914-1918), on avait étudié les effets
de la propagation du son dans l’eau, dans le but d'améliorer la détection des
sous-marins. Ce domaine connut un essor important avec l’invention des
transmetteurs à haute fréquence, un type de haut-parleurs qui permettait de
générer un faisceau d’ondes sonores bien focalisé, et par conséquent, direc-
tionnel. Dans les années 1930, on avait construit et testé des systèmes, ap-
pelés par la suite sonars, mais dont les résultats initiaux n’avaient pas été
d’emblée satisfaisants. Ces appareils semblaient fonctionner par à-coups, de
façon hasardeuse. On remarquait qu'un sonar fonctionnait bien le matin,
mais qu’il tendait à donner de mauvais résultats dans l’après-midi.
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