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Malgré tout, certaines limites n’ont pas pu être franchies à cette
époque. Les observations ont été multipliées, mais les océans sont restés
partiellement inobservés, parce que leur étendue était telle qu’il était dif-
ficile d'y développer et de maintenir un réseau suffisant de stations d’ob-
servation sur site. Cette situation a été compensée en partie par le fait que
d’année en année, des navires commerciaux ont continué à recueillir les
températures superficielles, et celles des couches immédiatement infé-
rieures, au moyen d’un instrument appelé XBT, c’est-à-dire un BT je-
table, qui n’était pas récupéré mais qui se perdait sur le fond à la fin de
ses mesures. Et tout au long de l’Équateur, dans l’océan Pacifique, puis
ailleurs, on a disposé des réseaux TAO qui gèrent des bouées ancrées,
lesquelles mesurent de façon continue les courants et les températures.
Mais après avoir constaté que ces mesures ne suffisaient pas encore à
déterminer les caractéristiques tridimensionnelles de l’océan avec la préci-
sion requise pour des prévisions modernes, on a ajouté à ce dispositif des
satellites artificiels à très haute altitude, qui ont permis une description sy-
noptique combinée. Les mesures de température de surface par satellites
ont amélioré la fiabilité des cartes de température superficielle de toutes les
régions mondiales, mises à jour chaque semaine par la NOAA (National
Oceanic and Atmospheric Administration) des USA, à Washington.
Quelques erreurs dans les mesures effectuées par les satellites ont été
décelées, mais malgré cela, un recoupement soigné des relevés effectués
sur mer et par satellite a permis une nette amélioration des connaissances
et des bases statistiques. Par ailleurs, les technologies se sont améliorées,
au point que certains satellites ont pu mesurer la hauteur des vagues et
leur spectre, et estimer le vent superficiel. Un satellite comme le TO-
PEX/Poséidon a été doté d’un système de mesure du niveau de la mer
avec une précision de l’ordre du centimètre. À partir d’un tel relevé fiable
du niveau de la mer et de la température de surface, il a été possible de
mieux calculer la quantité de chaleur contenue dans chaque portion lo-
cale d’eau océanique, et de mieux en déduire l’évolution des courants.
Quoi qu'il en soit, l’avenir de l’océanographie dépend encore du progrès
combiné des moyens d’observation, de mesure, et de traitement informa-
tique rapide, avec en outre, concernant les interactions atmosphériques, une
bonne corrélation des relevés et des analyses océanographiques avec ceux,
complémentaires, de la météorologie. Ce qui semble normal, tant ces do-
maines scientifiques sont de plus en plus corrélés, dans leur intérêt commun.
60 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL