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Car les capitaines des navires marchands transocéaniques savaient bien
que des vents équatoriaux presque constants, les alizés, soufflaient du
nord-est ou du sud-est, mais certainement pas directement du nord ou du
sud comme l’indiquait la circulation théorique d’Hadley. Hadley, connais-
sant les effets de la rotation terrestre, a toutefois maintenu sa théorie en
invoquant cette rotation, probable responsable selon lui de la déviation de
la circulation de la ligne directe nord-sud qu'il présumait.
Son modèle demeura donc le modèle principal de description de la cir-
culation jusqu’au 19 siècle, lorsqu'il fut remis en cause par de nouveaux
ème
relevés météorologiques. Le point critique concernait les moyennes lati-
tudes de l’hémisphère Nord, où Hadley prévoyait des vents de nord-ouest,
et où les relevés indiquaient clairement en revanche la prédominance de
vents de sud-ouest. Comme cela devait arriver de nombreuses autres fois
en météorologie, une anomalie confirmée allait donc être à l’origine d’une
révision notable, en l'occurrence celle de la circulation de Hadley, grâce aux
travaux de James Thomson (1857) et de William Ferrel (1856).
La circulation conçue par Ferrel et Thomson était semblable à celle
de Hadley dans les zones équatoriales, mais pour expliquer les flux de
sud-ouest figurant dans l’analyse de certains relevés, elle introduisait une
nouvelle cellule, qui par la suite fut dénommée cellule de Ferrel. Dans
l’ensemble, dès que la circulation de Ferrel-Thomson a été confirmée par
l’observation, elle s’est affirmée comme un nouveau modèle standard.
Il restait toutefois un souci, dû au fait que la véritable circulation gé-
nérale était encore loin de présenter les caractéristiques d’uniformité et
de symétrie prévues par ces théories. C'est pourquoi, pendant le 19
ème
siècle, des discussions sur l’origine et sur la structure des tempêtes divisèrent
les météorologues et les marins. Et là, comme cela arrive souvent encore
aujourd’hui, ne s’opposaient pas seulement des théories, mais plus large-
ment, des écoles de pensée. D’un côté, des chercheurs américains soute-
naient que les tempêtes, comme cela apparaissait sur la base de leurs obser-
vations, étaient des phénomènes de nature rotatoire, c’est-à-dire des tourbil-
lons mouvants, d’un diamètre de plusieurs centaines de kilomètres, caracté-
risés par des vents à forte courbure et par une basse pression centrale.
En face, une école européenne était représentée par le météorologue
allemand Heinrich W. Dove (1803-1879), une personnalité marquante qui
conditionna, pas toujours de façon heureuse, une grande partie de la re-
cherche météorologique européenne du 19 siècle.
ème
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