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Mais après avoir publié ces découvertes, Galilée fut déféré devant le
               tribunal de l’Inquisition, qui le condamna. Sa condamnation fut essentiel-
               lement due à son attachement au système de Copernic, dont l’œuvre avait
               été mise à l’Index en 1616, et qu’il refusait de considérer comme une simple
               hypothèse mathématique. L’Inquisition l’obligea à se rétracter en 1633.

                 On peut ajouter aussi à cette digression péri-religieuse quelques pré-
               cisions quant aux visions différentes de Descartes et de Newton sur la
               nature et la structure de l’Univers. Pour Descartes le vide n’existait pas,
               et par conséquent, l’Univers était plein de matière, même si cette matière
               n’était pas accessible à l’observation. Puisqu’il ne pouvait pas exister d’at-
               tractions à distance (Descartes voyant en cela un élément spiritualiste
               inacceptable), les planètes étaient supposées mises en mouvement par un
               énorme tourbillon de matière invisible, au centre duquel se trouvait le
               Soleil. Pour Newton, en revanche, l’espace absolu n’était que l’ensemble
               des endroits où pouvait être, ou ne pas être, la matière. Newton cepen-
               dant ne présupposait pas d’existence mesurable des actions à distances,
               qui n’étaient pour lui qu’une façon de schématiser ces phénomènes.
                 Un progrès important restait quoi qu’il en soit acquis avec sa loi de
               l’attraction gravitationnelle, puisqu’on pouvait dès lors prévoir mathémati-
               quement avec exactitude les trajectoires elliptiques des planètes et des co-
               mètes. Newton avait des doutes sur l’attraction à distance mais, comme il
               le disait lui-même, il n’en tirait pas d’hypothèses, c’est-à-dire qu’il ne cons-
               truisait pas de modèle mécanique hypothétique expliquant l’attraction gra-
               vitationnelle. Ce n’est que dans certains de ses écrits moins officiels qu’ap-
               paraissait l’hypothèse de l’existence d’un éther cosmique, composé de par-
               ticules qui n’avaient pas de poids et qui tendaient à se repousser entre elles.
               L’attraction gravitationnelle aurait été alors un effet de la poussée de l’éther,
               lequel tendrait à déplacer les planètes des zones dans lesquelles il était plus
               dense vers des zones dans lequel il était moins dense.
                 Ainsi, comme ceux de ses prédécesseurs, l’héritage que Newton laissait
               à son tour à ses successeurs était perfectible. D’un côté il y avait une matière,
               composée d’atomes, qu'il présentait comme inerte et passive. Et de l’autre
               côté il y avait des forces, c’est-à-dire des manifestations mesurables de prin-
               cipes d’activité qui ne pouvaient être de nature matérielle, et qui renvoyaient
               faute de mieux à une intervention divine. Or, un problème important restait
               de ramener à une base d’interprétation aussi simple et exacte que possible
               la multiplicité des phénomènes naturels. En d’autres termes, comment ex-
               pliquer scientifiquement les particularités entre les interactions physiques,
               mécaniques, électriques, magnétiques, thermiques, optiques ?


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      379
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