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Les trois lois de Kepler avaient pris leur place dans les manuels de phy-
sique de l’époque, et elles avaient constitué une base qui aida Newton à cons-
truire ensuite sa théorie de la gravitation universelle. Mais Kepler n’était pas
un philosophe mécaniste. Des idées pythagoriciennes et platoniciennes im-
prégnaient son œuvre, au point que la découverte à laquelle il donna le plus
de valeur fut celle qu’il considérait comme capable de dévoiler le mystère de
l’Univers. Là, il présuma que les distances entre les planètes étaient détermi-
nées par le fait que les sphères planétaires étaient séparées par des solides ré-
guliers, dans un schéma où se succédaient : sphère de Saturne, cube, sphère
de Jupiter, tétraèdre, sphère de Mars, dodécaèdre, sphère de la Terre, ico-
saèdre, sphère de Vénus, octaèdre. Cette conception induisait que l’œuvre di-
vine serait géométrique, et que tout ce qui avait été créé serait l’expression de
l’harmonie et de l’ordre divins. Si les triangles imaginaient un dieu, ils lui don-
neraient trois côtés, disait déjà Aristophane au 5 siècle avJC. Et une telle
ème
harmonie avait déjà été imaginée par Pythagore, mais sans plus de succès.
Finalement, les découvertes astronomiques les mieux fondées, et qui
conduisirent à un changement d’attitude majeur quant aux phénomènes
célestes, ont été celles de Galileo Galilei (Galilée), après qu’il ait construit
en 1609 une lunette qui ouvrait un monde nouveau aux recherches, et
qui permit une impressionnante succession de découvertes, puisque :
- l’observation de la Lune révéla qu’elle était plutôt semblable à la
Terre, avec des montagnes et des vallées, des cratères et des mers, ceci
constituant un argument fort en faveur de la révision des différences
entre la Terre et le ciel ;
- l’observation du ciel au moyen du télescope permettait de voir d’in-
nombrables nouvelles étoiles, et par suite de calculer que ces étoiles ne
pouvaient pas toutes être à la même distance de la Terre ;
- parmi les nouvelles étoiles, quatre corps, petits mais très lumineux,
accomplissaient des mouvements particulièrement irréguliers à côté de la
planète Jupiter. En quelques jours, Galilée trouva l’explication : il s’agis-
sait des quatre satellites de Jupiter. Et cela signifiait que s’annulait l’une
des objections les plus importantes opposées au système copernicien,
c’est-à-dire celle qui soutenait que si la Lune avait tourné autour de la
Terre et la Terre autour du Soleil, la Terre aurait dû perdre en route la
Lune durant son mouvement ;
- la découverte des phases de Vénus apporta à Galilée un nouvel ar-
gument contre le système ptoléméen, et se révéla comme une preuve dé-
cisive en faveur du système copernicien ;
- enfin, la découverte et le suivi des taches solaires rendit évident le
fait que le Soleil accomplissait une rotation autour de son axe.
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