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Pour prouver cette hypothèse, Evangelista Torricelli (1608-1647) réa-
               lisa une expérience, en remplissant de mercure un tube de verre d’environ
               un mètre, et en constatant qu’il se vidait légèrement lorsqu’il le retournait
               sur une cuve également remplie de mercure ; il avait réalisé en fait le pre-
               mier baromètre à mercure. Avec ce baromètre, il démontra que le poids de
               l’air sur la surface de la cuve de mercure était contrebalancé par le poids de
               la colonne de mercure.
                 Autrement dit, c’était le poids de l’air qui maintenait à une altitude
               d’environ 76 cm le mercure, et non pas l’horror vacui des conceptions
               précédentes. Et c’était aussi la raison pour laquelle les pompes aspirantes
               ne pouvaient pas soulever l’eau à plus de dix mètres (étant donné que
               c’était le poids de l’air qui poussait l’eau vers le haut). Un problème restait
               cependant posé : que restait-il dans la partie supérieure du tube qui aupa-
               ravant était pleine de mercure ? Était-ce du vide ?
                 Blaise  Pascal  (1623-1662)  reprit  l’analyse  pour  confirmer  définiti-
               vement l’intuition de Torricelli. Il effectua une expérience déterminante,
               en faisant porter le tube et la cuve de Torricelli en haute montagne. La hau-
               teur de la colonne de mercure diminuait proportionnellement à l’augmen-
               tation de l’altitude, comme on pouvait s’y attendre si on acceptait l’hypo-
               thèse qu’il s’agissait d’une mesure du poids de l’air situé au-dessus. Ces re-
               cherches menèrent à l’énonciation du principe de Pascal, c’est-à-dire au fait
               que la pression exercée par un fluide sur la base d’un récipient ne dépend ni
               de la forme du récipient ni de la quantité de fluide qu’il contient, mais seu-
               lement de la hauteur du fluide et de sa densité.

                 L’étude des propriétés dynamiques de l’air se poursuivirent aussi en An-
               gleterre, où Robert Boyle (1627-1691) étudiait de façon expérimentale l’élas-
               ticité de l’air, découvrant la loi dite de Boyle-Mariotte : pV = constante
               (pour une masse d’air donnée, p est la pression et V le volume). Il supposait
               que les atomes de l’air ressemblaient à de très petits ressorts qui se raccour-
               cissaient et s’allongeaient quand l’air était comprimé ou décomprimé.

                 Ailleurs, Robert Hooke (1635-1703) étudiait les problèmes de l’élasti-
               cité des corps solides, et il analysait aussi les phénomènes optiques, en par-
               ticulier ceux liés à la propagation de la lumière et à la genèse des couleurs.
               Ailleurs, en Hollande, Christiaan Huygens (1629-1695) approfondissait les
               études de mécanique et construisait la première horloge à pendule, instru-
               ment important pour la navigation et la recherche astronomique. Par la
               suite, il étudia à son tour l’optique, devenant l’un des premiers tenants de
               la théorie ondulatoire de la lumière.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      375
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