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Et on peut distinguer là trois personnages clefs de cette révolution,
          dont l’œuvre et la diffusion eurent pour cadre l’Italie, la Grande-Bre-
          tagne, et la France, avec respectivement Galileo Galilei, dit Galilée (1564-
          1642), Francis Bacon (1561-1626), et René Descartes (1596-1650).
             En ce qui concerne Galilée, deux facteurs eurent une importance dé-
          cisive dans sa formation : l’étude approfondie des mathématiques les plus
          avancées de son temps, et l’étude conjointe de l’astronomie. Ces deux
          domaines étaient connexes, et leur lien prit chez Galilée le sens d’une
          profonde imbrication entre le discours mathématique et le discours phy-
          sique. En même temps, il montrait un profond respect pour l’expérimen-
          tation, à condition qu’elle fût raisonnée, c’est-à-dire qu’elle ne se limite
          pas à une prise de contact superficielle, mais qu’elle puisse compléter ef-
          ficacement les apparences, afin de mieux répondre aux questions posées
          par le savant qui souhaitait vérifier et approfondir ses hypothèses.
             En complément de ses découvertes astronomiques fondamentales, Ga-
          lilée réalisa d’autres découvertes physiques, qui étaient liées au domaine
          astronomique, mais dont elles constituaient un prolongement. Pour Gali-
          lée, le mouvement spontané des corps simples (c’est-à-dire le mouvement
          non altéré ou induit par des effets perturbants particuliers) était régi par
          des lois mathématiques, qu’il s’agisse de corps célestes ou de corps ter-
          restres. Et pour éliminer l’un des principaux arguments anti-coperniciens
          contre le mouvement de la Terre, Galilée entreprit des recherches expéri-
          mentales sur la chute des corps.
             Son premier problème était le suivant : si la Terre se meut, alors un
          corps peut-il tomber exactement au point de la surface terrestre qui se
          trouve à l’intersection entre la verticale passant par le corps et la surface
          même. Pour répondre à cette interrogation, Galilée dut imaginer son fa-
          meux principe de relativité du mouvement, et le principe de composition
          des vitesses, selon lesquels, si on laissait tomber un corps du sommet
          d’une tour et que la Terre tournait, alors le corps vu par un observateur
          parfaitement immobile, situé hors de la masse terrestre, ne partait pas à
          l’arrêt mais il avait une vitesse initiale en direction horizontale. Le corps
          effectuerait alors une trajectoire déviée quelque part devant la tour.
             Mais pour un observateur situé sur la Terre, qui participait au mouve-
          ment de celle-ci, le corps partait à l’arrêt et tombait à la verticale. Tout
          observateur pouvait vérifier que s’il faisait tomber un objet à l’intérieur de
          la cabine d’un bateau en mouvement sur la mer, cet objet tombait exacte-
          ment à la verticale sans être influencés par le mouvement du bateau.



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