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Ensuite,  les physiciens  devinrent  progressivement  de plus  en plus
          convaincus que  la  chaleur n’était qu’une  forme  d’énergie.  Et  c’est  en
          vertu de ce principe qu’au début du 19 ème  siècle, en étudiant le compor-
          tement des machines à vapeur, un jeune ingénieur de l’armée française,
          Nicolas Léonard Sadi Carnot (1796-1832), jeta les bases de ce qui devien-
          dra plus tard le deuxième principe de la thermodynamique.
             Robert Mayer avait déjà énoncé le premier principe de la thermodyna-
          mique en 1842, alors qu’il étudiait la couleur d’un rouge particulier que
          prenait le sang humain aux tropiques. Il en avait déduit alors que pour
          produire l’énergie nécessaire au corps humain, sous la chaleur des  tro-
          piques, une combustion même réduite suffisait. Puis il parvint à formuler
          de façon explicite le principe de conservation de l’énergie, rapidement ac-
          cepté par presque tous les scientifiques. En 1850 et en 1851, Rudolf Clau-
          sius et Lord Kelvin (alias William Thomson), énoncèrent ensuite le deu-
          xième principe de la thermodynamique, sur la base des travaux de Carnot,
          en démontrant l’irréversibilité de la transformation du travail en chaleur.
             En 1854, Rudolph Clausius (1822-1888) exposa son concept d’entro-
          pie. Et en 1865, il résuma les principes de la thermodynamique en deux
          énoncés  simples  :  d’une  part,  l’énergie  de  l’univers  était  constante,  et
          d’autre part, l’entropie de l’univers tendait vers un maximum. Du côté de
          la chimie, il fallut attendre 1869, et August Friederich Horstmann, pour
          qu’on y applique ces nouveaux concepts de thermodynamique, lorsque
          Horstmann démontra que la sublimation du chlorure d’ammonium suivait
          les mêmes lois thermodynamiques que l’évaporation d’un liquide.
             En 1875, l’américain Josiah Willard Gibbs, physicien mathématicien à
          Yale, apporta une autre contribution chimique originale à la thermodyna-
          mique. Gibbs formula en effet un concept de potentiel chimique, et en con-
          cluant ses études sur l’équilibre chimique des systèmes hétérogènes, il intro-
          duisit une règle dite des phases. Les travaux de Gibbs, largement utilisés au
          siècle suivant, ne seront d’abord connus (et reconnus) en Europe que par
          quelques grands savants, parmi lesquels Maxwell et Van der Waals, au moins
          jusqu’à ce que, en 1892, Wilhelm Ostwald les fasse traduire en allemand et
          qu’en 1899 Henri Le Châtelier en fournisse une traduction en français.
             Mais d’autres domaines de la chimie restaient à améliorer. Rappelons
          notamment que Lavoisier attribuait (à tort) une grande importance au rôle
          de l’oxygène. Il avait été amené à penser que l’oxygène était un constituant
          essentiel et caractéristique des acides, et cette conviction sur la nature né-
          cessairement oxygénée des acides a perduré.



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