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En 1799, ce chimiste français, qui enseignait à Madrid, prouva que le
               cuivre et le carbonate étaient toujours liés dans les mêmes proportions,
               nonobstant la méthode de préparation du carbonate de cuivre. Puis il con-
               sacra les neuf années suivantes de sa vie à étudier d’autres composés afin
               de donner un caractère plus général à cette loi. Et il découvrit qu’effecti-
               vement, les proportions dans lesquelles les éléments s’associaient dans
               un composé donné étaient toujours constantes.
                 En 1808, les chimistes étaient encore loin de tous comprendre la na-
               ture de l’affinité ainsi expliquée, mais ils commençaient à regarder les
               composés chimiques presque de la même façon dont les regardera plus
               tard un chimiste moderne, bien qu’ils n’aient alors aucune théorie quan-
               titative pour en expliquer la nature et le comportement.
                 L’anglais John Dalton (1766-1844) se chargea d’en élaborer une, après
               avoir étudié la chimie et la physique de l’atmosphère. Comme beaucoup
               d’autres à l’époque, il croyait que les atomes étaient les particules les plus
               petites de la matière, et il pensait que tous les atomes avaient les mêmes
               dimensions. Toutefois, il ne parvenait pas à concilier cette conviction
               avec le comportement que manifestaient les gaz. C’est pourquoi il pro-
               posa que les atomes soient représentés comme des sphères compactes,
               entourées d’un halo de chaleur qui expliquait leur répulsion réciproque,
               et dont les dimensions variaient selon leurs caractéristiques chimiques.
                 Puis il essaya de mesurer les différences de taille et de poids des atomes.
               Car sa théorie atomique avait besoin d'observations sur les combinaisons
               chimiques, en commençant par vérifier leurs structures basiques. Il voulait
               notamment vérifier si un composé de deux éléments pouvait contenir seu-
               lement un atome de chaque constituant. Or, cela n’était observable que pour
               des composés comme l’acide chlorhydrique (HCl), formé précisément d’un
               atome d’hydrogène et d’un atome de chlore. En supposant que ce cas était
               valable d’une façon générale, Dalton soutint qu’il avait trouvé une méthode
               pour déterminer le poids relatif des atomes : par exemple, en prenant comme
               unité de mesure le poids de l’atome d’hydrogène, il calculait que dans la mo-
               lécule d’eau (H²O) l’oxygène pesait 6 fois plus que l’hydrogène.
                 De la même façon, dans l’ammoniaque, l’azote pesait 4 fois plus que
               l’hydrogène. Sur la base de cette théorie, Dalton construisit en 1803 le pre-
               mier tableau des poids atomiques. Et sa théorie fut exposée en 1808 dans
               la publication de son ouvrage A new system of chemical philosophy, qui devien-
               dra un classique de l’histoire de la chimie. Dalton y affirmait qu’entre deux
               éléments pouvaient se former plusieurs composés différents.



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