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Un peu avant, de 1840 à 1870 environ, on avait observé la présence
de très petites structures dans le noyau, auxquelles on n’avait pas encore
porté une attention particulière. Elles acquirent de l'importance après des
observations achevées en 1880 lors des travaux de Walter Flemming
(1843-1906), où furent mises en évidence les différentes phases de la re-
production cellulaire, qui comportait, entre autres, une division du noyau
(caryocinèse) et une division des brins de chromatine, (dans un processus
appelé mitose, du grec mitos, filament). Au cours de la mitose, les chro-
mosomes se divisaient en deux moitiés identiques, puis s’éloignaient vers
les pôles de la cellule qui, à ce stade, commençait à s’allonger, puis à se
diviser, pour former deux cellules, dont chacune était ainsi pourvue d’un
noyau et d’une quantité de chromosomes équivalente à celle de la cellule
originaire. À cette époque, on découvrit aussi que le nombre des chro-
mosomes était constant pour toutes les cellules de chaque espèce.
La membrane cellulaire fut le dernier constituant élémentaire de la cel-
lule à être mieux précisé. En 1895, les expériences d’Ernst Overton (1835-
1933) sur les propriétés osmotiques des cellules végétales et animales,
avaient amené à distinguer une paroi cellulaire caractéristique des végétaux,
formée de cellulose, puis une membrane cellulaire commune aux végétaux
et aux animaux, et enfin un protoplasme intérieur. Ces expériences furent
à l’origine du développement de la recherche physico-chimique sur la
structure et sur les propriétés des membranes cellulaires, une recherche qui
tiendra une place importante dans la cytologie du 20 siècle.
ème
On savait en outre que pour fonctionner à un niveau d’organisation
supérieur, des sociétés de cellules se formaient, en constituant des entités
structurelles particulières. Ceci avait été souligné pour la première fois
par le médecin français François-Xavier Bichat (1771-1802), qui avait
choisi pour ces constituants le nom de tissus, initiant ainsi une nouvelle
discipline, l’histologie, l’étude des tissus. Puis on avait pu observer qu’en
dépit de toutes les différences entre les organismes animaux, ceux-ci
étaient constitués de quelques types communs de tissus, respectivement
de type épithélial, conjonctif, nerveux, et musculaire.
Autrement dit, même si l’aspect d’un papillon était totalement différent
de celui d’une girafe, tous deux, ainsi que tous les autres êtres vivants,
étaient faits des mêmes types de tissus. Ainsi, à la lumière de la théorie
cellulaire, l’histologie avait trouvé une nouvelle dimension d’investigations,
en tâchant de comprendre quels étaient les types cellulaires des tissus,
compte tenu de leurs caractéristiques initiales, fonctionnelles, et évolutives.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 207