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On a introduit in-vitro ces lymphocytes dans les cellules d’une tumeur
               particulière appelée plasmocytome, formée de cellules productrices d’an-
               ticorps, qui se reproduisaient à des rythmes très élevés. On a alors constaté
               la naissance d’une lignée de cellules, appelées hybridomes, en mesure de
               produire un même anticorps en quantité presque illimitée. Cet anticorps
               dupliqué a été appelé monoclonal parce qu’il était produit par le même
               clonage cellulaire, c’est-à-dire par la même lignée de cellules. Les anticorps
               monoclonaux sont devenus un instrument majeur pour les études de cy-
               tologie. Ils sont capables de reconnaître une substance particulière -une
               protéine par exemple- même si elle se trouve à l’intérieur d'une cellule.
               Ces anticorps, traités de façon adéquate, se sont révélés être des indica-
               teurs infaillibles, en mesure de marquer (à l’aide de substances fluores-
               centes par exemple) des protéines intracellulaires, qui peuvent alors être
               mieux identifiées et isolées dans des buts expérimentaux ou curatifs.

                 D’autres axes de recherche cytologique concernaient la structure et le
               fonctionnement cellulaire. Par exemple, on avait découvert que l’image
               traditionnelle  de  la  membrane  cellulaire  était  inexacte.  On  l’imaginait
               comme un revêtement souple mais constant, semblable à une combinai-
               son. La fusion expérimentale d’une cellule de souris et d’une cellule hu-
               maine a pourtant montré que les protéines des deux cellules, au début
               confinées dans deux moitiés distinctes de la cellule hybride, se dépla-
               çaient le long de la membrane, en se mélangeant entre elles. D’autres
               recherches concernant la membrane ont démontré que celle-ci était un
               véritable enchevêtrement filtrant de molécules qui transportaient des si-
               gnaux chimiques de l’extérieur vers l’intérieur de la cellule.
                 Plusieurs de ces molécules faisaient office de récepteurs, c’est-à-dire
               de serrures chimiques filtrantes pour les hormones et les médicaments.
               D’autres molécules délimitaient des canaux qui pouvaient s’ouvrir ou se
               fermer, et donc permettre l’entrée ou la sortie de sels, tels que le sodium
               ou le potassium. Elles conditionnaient les échanges dans la cellule, à tra-
               vers la membrane, ainsi que la propagation de l’impulsion nerveuse. Cha-
               cun de ces phénomènes, activant un récepteur ou un canal, pouvait être
               suivi de processus intracellulaires. Là, on pouvait presque comparer le
               travail de recherche de la biologie cellulaire avec la réalisation, image par
               image, du film des différents processus cellulaires connus.
                 Et le travail restant à faire ne manquait pas. Il restait notamment à ap-
               profondir le milieu microbien. En revenant quelque peu en arrière, en 1881,
               on peut rappeler que Louis Pasteur (1822-1895) avait introduit le terme de
               microbiologie, lors d’un congrès international de médecine à Londres.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      211
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