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Ceci explique pourquoi, bien que l’existence des micro-organismes ait été
          connue, leur rôle dans de nombreuses maladies des plantes, des animaux, et
          de l’Homme, n’a été reconnu que depuis la deuxième moitié du 19  siècle.
                                                                ème
          C’est seulement en 1865 que le chirurgien écossais Joseph Lister (1827-
          1912), ayant observé que des plaies purulentes étaient infestées de germes,
          mit au point des techniques de stérilisation conformes aux principes avancés
          par Pasteur. Ces méthodes démontrèrent leur efficacité et permirent une
          amélioration très rapide de la chirurgie, en ajoutant un nouvel exemple fort
          infirmant la théorie de la génération spontanée.
             On doit aussi à Louis Pasteur, en outre, les premiers travaux systéma-
          tiques sur l’origine microbienne de certaines maladies très répandues. En
          1865, Pasteur commença à étudier la manifestation et la diffusion d’une
          grave maladie du ver à soie. Puis il effectua des recherches sur le charbon
          (anthrax), une affection mortelle qui frappait surtout les ovins, mais qui
          pouvait  être  aussi  transmise  à  l’Homme. D'autre  part, des  recherches
          complémentaires étaient entreprises par un autre grand contributeur de
          la microbiologie de l’époque, Robert Koch (1843-1910), qui découvrit
          dans le Bacillus anthracis, le micro-organisme responsable de la maladie.
          Pasteur, en 1880, confirma l’hypothèse émise par Koch sur la transmis-
          sion du charbon à travers l’alimentation. Et à partir de ces recherches
          croisées, Koch développa une théorie de la spécificité des germes, qui
          disait que toute maladie était due à une bactérie qui restait inchangée,
          même quand la maladie était transmise à d’autres animaux.
             Dans les années suivantes, grâce aux recherches de Koch et de son
          école en Allemagne, cette théorie sur l’existence d’agents infectieux spé-
          cifiques fut étendue à de nombreuses autres maladies (la tuberculose, la
          pneumonie due au pneumocoque, le tétanos, la peste), tandis que l’école
          française se  concentrait  surtout  sur  les  processus  immunitaires  et  sur
          leurs thérapies possibles. Pasteur mit notamment au point des techniques
          d’inoculation thérapeutique de bactéries atténuées (dont on avait diminué
          la virulence), et ces techniques vaccinales donnèrent des résultats si re-
          tentissants qu’ils firent du biologiste un héros national. Sous cette impul-
          sion, un nouvel institut de microbiologie, l’Institut Pasteur, put être cons-
          truit à Paris, principalement grâce à une souscription publique.
             En 1892, des recherches du bactériologiste russe Dmitri J. Ivanovski
          (1864-1920) mirent en lumière un autre phénomène étrange : un liquide
          extrait de plantes, qui causait une maladie connue sous le nom de mo-
          saïque  du  tabac,  même  s'il  était  filtré  de  façon  à  retenir  d’éventuels
          germes, était encore en mesure de contaminer des plantes saines.


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