Page 219 - eco-savoirs pour tous
P. 219

Pour ces particules, Stanley Prusiner a créé le terme de prion, acro-
               nyme indiquant qu’il s’agissait d’une particule infectieuse protéique (pro-
               teinaceus infectious particle). L’idée de Prusiner n’a pas d'emblée reçu
               d’accord  unanime  dans le  monde scientifique, mais il n’en  restait pas
               moins que depuis qu’on en avait parlé pour la première fois, le nombre
               de ceux qui la considéraient au moins comme crédible avait augmenté,
               surtout depuis la crise de la ″vache folle″ qu’a connu l’Europe en 1996.
                 Il a été confirmé, en tout état de cause, qu’il existait des virus dits non
               conventionnels, ayant des caractéristiques inhabituelles, et qui restaient à
               mieux connaitre. L’expression avait été créée dans les années 1940 pour
               caractériser  des  particules  virales  qui  provoquaient  des  maladies  hu-
               maines  au  bout  de  nombreuses  années  d’incubation,  sans  déclencher
               dans l’organisme malade de réaction immunitaire ou inflammatoire.
                 Ces particules, qui s'attaquaient particulièrement au système nerveux,
               avaient été découvertes au cours de recherches sur une maladie appelée
               kuru, qui frappait les dernières populations primitives de Nouvelle Guinée
               pratiquant le cannibalisme. Cette maladie, qui causait des tremblements,
               une incertitude dans la marche, et des frissons (kuru dans le langage local),
               frappait à des années d’intervalle les personnes d’une même famille, et
               étant donné que les habitants avaient pour rituel de manger le cerveau du
               parent défunt, on a avancé l’hypothèse que la maladie dépendait de la trans-
               mission d’un virus non conventionnel, ayant une lente période d’incuba-
               tion et attaquant le cerveau. L’idée a été confirmée, entre autres, par le fait
               que la disparition du cannibalisme a fait disparaître également la maladie.
                 Dans un autre domaine, après la découverte de l'interféron en 1957, ont
               été identifiés d'autres agents protecteurs immunitaires du même type, appe-
               lés globalement cytokines, qui sont apparus comme des médiateurs solubles
               libérés par les cellules immunitaires pour organiser leurs réactions protec-
               trices, en mobilisant à cet effet tous les autres agents disponibles, afin no-
               tamment de réguler des conséquences inflammatoires problématiques.
                 En tenant compte de ces découvertes, beaucoup d’intervenants, cher-
               cheurs, médecins, mais aussi services publics, et journalistes scientifiques,
               ont poussé à rechercher des solutions aux problèmes non résolus de viro-
               logie, en développant autant que nécessaire de nouveaux moyens d'ingénie-
               rie génétique, et en particulier ceux de la biophysique optique. Ce nouveau
               domaine de recherche, exploitant les résultats et les conceptions des doc-
               teurs Jacques Benveniste et Luc Montagnier (prix Nobel 2008 pour le VIH)
               a permis de combiner des facteurs électromagnétiques et des propriétés bio-
               chimiques pour éclairer l'activité cellulaire, notamment virale.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      219
   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224