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LA GENETIQUE
L’appellation de génétique, pour l’étude des gènes et de l’hérédité des
caractères, a été introduite en 1937 par Warren Weaver (1894-1978), suivi
notamment par William Thomas Astbury (1898-1961). Mais la branche
scientifique qui s’y est consacrée ne s’est réellement développée qu’avec
la biologie moléculaire, depuis le début des années 1950. Jusqu’alors, les
molécules complexes qui intervenaient à la base des processus construc-
tifs des êtres vivants, à savoir les acides nucléiques et les protéines, rele-
vaient plutôt du domaine de la biochimie, qui visait à étudier les réactions
chimiques produites dans et par les organismes vivants. Et cela relevait
aussi en partie du domaine de la biophysique, qui étudiait les processus
physiques impliqués dans les processus biologiques.
Préalablement, à partir des recherches initiales de Gregor J. Mendel
(1822-1884), plusieurs chercheurs avaient déjà abordé, avec ou sans con-
naissances biochimiques, l’étude des mécanismes de l’évolution, et la véri-
fication de la théorie chromosomique dans la transmission des caractères
héréditaires. Mais dans les années 1950, ils comprirent qu’une approche
fragmentaire et non coordonnée de l’étude de ces phénomènes était im-
productive. Ils créèrent alors une discipline ad-hoc, la biologie moléculaire,
dont le but consistait à mieux étudier des molécules telles que celles des
protéines et des acides nucléiques pour y trouver le fil directeur des pro-
cessus biologiques fondamentaux. Cette nouvelle voie a été à l’origine de
la mutation qui, à partir des années 1950, a permis à la biologie d’occuper,
aussi bien pour les chercheurs que pour le grand public, l'équivalent de la
place qu’avait occupé la physique dans la première moitié du siècle.
Les recherches qui marquèrent la naissance de la biologie moléculaire
résultèrent de la complémentarité de plusieurs contributions. D’une part la
cristallographie de la structure des protéines, étudiée notamment en
Grande-Bretagne ; puis la génétique, avec les travaux de George W. Beadle
(1903-1989) et d’Edward L. Tatum (1909-1975) ; et de plus, les travaux de
ce que l’on appelle le groupe du phage, animé par le physicien Max
Delbrück (1906-1981) et le microbiologiste Salvador E. Luria (1912-1991).
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