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L’extension de cette conception aux domaines de la morphologie et
          de l’embryologie produisit des résultats considérables, y compris en mé-
          decine, grâce à son application à l’anatomie pathologique par Rudolf Vir-
          chow. Dans le sillage de la tradition de l’école médicale de Paris, Virchow
          rechercha le siège des lésions des tissus jusque dans les cellules. La cellule
          représentait pour lui la base de toute activité vitale, et l’unité organique
          des fonctions physiologiques. Grâce à ses recherches et à ses déductions
          étendues, la théorie cellulaire, née dans le milieu des botanistes et des
          zoologistes, devint donc aussi un sujet de recherche pour les physiolo-
          gistes et les médecins traitant de la santé humaine.
             La théorie cellulaire et l’expression omnis cellula e cellula ont ainsi été
          confirmées dans plusieurs domaines, impliquant notamment l’étude des
          tumeurs, et la reproduction. Là, entre 1840 et 1850, le physiologiste suisse
          Rudolf von Kölliker (1817-1905) fit remarquer que même si l’œuf et le
          spermatozoïde étaient des cellules indépendantes au départ, c’était à par-
          tir de leur réunion en une nouvelle cellule unique que commençait le dé-
          veloppement embryonnaire, qui se poursuivait ensuite pendant des se-
          maines ou des mois par une forte multiplication cellulaire programmée.

             Par  voie  de  conséquence,  chaque  organisme  pouvait  être  considéré
          comme une société de cellules nées d’une même cellule initiale préalable.
          L’étude des tumeurs a permis de confirmer cette hypothèse, chacune d’entre
          elles étant un clone de cellules tumorales, c’est-à-dire une lignée cellulaire
          dérivée d’une cellule de départ ayant acquis des caractéristiques tumorales.
             Vers la moitié du 19 ème  siècle, la cellule était ainsi définie morphologi-
          quement comme une entité constituée d’un semi-liquide dense et presque
          transparent,  le  protoplasme,  contenant  un  noyau,  et  délimitée  par  une
          membrane. Mais pour approfondir la compréhension de la fonction et de
          la structuration cellulaire, il fallait encore effectuer des études plus précises.

             Entre  1860  et  1870,  des observations  plus  détaillées ont  donc  pu
          mettre  en  évidence  l’existence  d’une  structure  à  l’intérieur  du  proto-
          plasme. Grâce à des techniques de coloration et à des microscopes plus
          puissants, la structure subcellulaire devint un  nouveau centre d’intérêt
          majeur des cytologistes. Leurs découvertes furent essentielles, puisqu’on
          précisa alors les mécanismes de duplication du noyau cellulaire, de la
          membrane, des chromosomes (ou corps colorables) et leur rôle dans la
          division cellulaire. Des études sur la division du noyau, et la découverte
          des différentes phases de la mitose (le processus de division-reproduc-
          tion cellulaire), se succédèrent dès le début des années 1870.



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