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L'UNITE COMPLEXE DE
L’ENSEMBLE BIOLOGIQUE
Les nécessités de la recherche d’un plan général d’organisation du vivant,
et de l’harmonisation des sciences de la vie, ont pu être opportunément rap-
prochées lors de l’élaboration de la théorie cellulaire, entre 1830 et 1850.
Cette théorie proposait une idée simple mais révolutionnaire pour l’époque,
selon laquelle plantes et animaux étaient tous formés de petites unités fon-
damentales, appelées cellules, chacune provenant d’une cellule précédente.
La cellule était dès lors l’unité organisatrice et fonctionnelle, fondamentale et
régénératrice, de toute la matière vivante. Outre le fait qu’elle représentait le
premier niveau d'élaboration des fonctions vitales, elle fut considérée aussi
comme l’élément de base du développement embryonnaire, et par là,
comme l’instrument de la continuité de la vie à travers sa reproduction.
Plus tard, la découverte que son noyau, et en particulier ses chromo-
somes, étaient les agents responsables du transfert des caractères d’une gé-
nération à l’autre, ne fit que confirmer l’intérêt des nouvelles recherches
sur la cellule, dans le domaine des sciences de la vie. On a effectivement
vérifié que l’œuf fécondé étant lui aussi au départ une cellule, la vie se trans-
mettait naturellement par voie cellulaire. Au fil des années, cette évidence
n’a pas changé, et jusqu’à présent, pour la biologie, la cellule est la vie, et la
vie est la cellule. Mais on a constaté aussi que le monde cellulaire renfermait
plus de secrets, et plus d’informations, qu’on ne l’imaginait a-priori. La
connaissance de ce micro-monde est donc devenue un préalable pour ap-
profondir les lois qui gouvernent le vivant. Et sous le nom de biologie cel-
lulaire, ou de cytologie, l’étude de la cellule est devenue un domaine im-
portant et quasi-autonome de la recherche scientifique.
Certaines structures cellulaires avaient déjà été décrites aux 17 ème et
18 ème siècles, en particulier pour des plantes, qu’il était plus aisé d’obser-
ver du fait de leur paroi cellulaire externe typique. Vers la moitié du 17 ème
siècle, Marcello Malpighi (1628-1694), au cours de ses observations au
microscope, avait d’abord identifié ce qu'il appelait des utricules, des cor-
puscules bien délimités, rassemblés pour former des tissus compacts.
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