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Schleiden avait orienté d'abord ses recherches vers la phytogenèse, et
notamment sur les processus de formation des plantes à partir de graines.
Dans un ouvrage publié en 1838, il décrivait le développement des cel-
lules végétales, aussi bien durant le processus de formation de la plante
que pendant sa croissance. En allant plus loin, Schleiden avança pour la
première fois l’idée qu’il existait une identité morphologique commune à
toutes les espèces, fondée sur le fait que tous les corps étaient formés de
cellules, lesquelles avaient été engendrées par des cellules préalables. Il
s’agissait de la première énonciation récapitulative de la théorie cellulaire.
Mais il fallait encore préciser la façon dont les cellules se formaient et
se reproduisaient. Refusant les présupposés de son époque, Schleiden
démontra alors comment tout le développement des plantes pouvait être
ramené à un processus de formation de cellules à partir de cellules pré-
existantes (par différenciation et multiplication), et comment dans ce dé-
veloppement le noyau cellulaire jouait un rôle déterminant.
De son côté, Schwann confirma l’extension de la théorie cellulaire aux
cellules animales, après que certaines observations menées sur des em-
bryons de grenouille et de porc l’aient porté à vérifier que la cellule était
bien l'unité structurale commune du tissu vivant, tant végétal qu'animal.
Dans un article de 1838, en se référant à l’essai de Schleiden, il démontra
donc à son tour que les affirmations concernant la multiplication des cel-
lules végétales pouvaient être appliquées également aux cellules animales.
Schwann formula une théorie cellulaire conforme à cette nouvelle vision
du monde vivant, selon laquelle la cellule représentant l’élément commun
de tous les organismes, tout ce qui vit avait une origine cellulaire.
Il faut toutefois éviter de privilégier les seules contributions de Schleiden
et de Schwann à l’élaboration de la théorie cellulaire, car à la même époque,
d’autres chercheurs travaillaient eux aussi sur les cellules animales et sur la
structure cellulaire. Mais l’idée qu’ils introduisaient et partageaient tous était
que le noyau de la cellule constituait le centre générateur, ainsi qu’une carac-
téristique essentielle, de toutes les cellules, animales et végétales.
Cette conception commune changea profondément la façon même
de considérer l’organisation biologique, par l’introduction d’un processus
initial logique et chronologiquement probant. La conception de la cellule
comme unité fonctionnelle originelle de la matière vivante fut appuyée
par une expression en latin de Rudolf Virchow (1821-1902) et de Robert
Remak (1815-1865) en 1855, "omnis cellula e cellula" (dans le sens que
chaque cellule provient d’une cellule préexistante).
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