Page 193 - eco-savoirs pour tous
P. 193

Sa première  découverte dans  ce  domaine  fut  que  certains  réflexes
               étaient dus à un circuit simple, formé d’une cellule sensitive qui recevait
               le signal, et d’une cellule motrice qui y réagissait par une impulsion, les
               deux étant reliées par une synapse. Ce circuit fut appelé arc réflexe.
                 Puis à la fin des années 1920, le physiologiste russe Ivan P. Pavlov
               (1849-1936) entama une étude des réflexes conditionnés. Au cours d’ex-
               périences visant à déterminer l’influence du système nerveux sur la circu-
               lation et sur la digestion, Pavlov découvrit que des sucs gastriques et de la
               salive pouvaient être produits par un animal à la seule vue d'une nourriture,
               avant même que celle-ci ait atteint la bouche ou l’estomac, en réponse à un
               signal particulier qui avertissait l’animal de l’arrivée de la nourriture. Pavlov
               expliqua que cela avait lieu parce que, en associant le stimulus responsable
               d’un  réflexe  avec  un  autre  stimulus  quelconque,  au  bout  d’un  certain
               temps, on obtenait que ce dernier détermine à lui seul le réflexe concerné.
                 Si, par exemple, pendant un certain temps, un chien recevait de la
               nourriture immédiatement après le son d’une cloche, le stimulus sonore
               seul finissait par faire saliver l’animal. Pavlov qualifia de réflexe incondi-
               tionné la production de salive en présence de nourriture dans la bouche,
               et il appela réflexe conditionné la production de salive due à un condi-
               tionnement préalable. Sur la base de ces observations, le chercheur for-
               mula une théorie générale des réflexes conditionnés, par laquelle il pen-
               sait pouvoir expliquer plusieurs aspects du comportement animal.
                 Dans les années suivantes, les recherches de neurophysiologie connu-
               rent une autre impulsion grâce à l’invention de techniques d’enregistrement
               de l’activité électrique des cellules nerveuses et des potentiels induits, ce qui
               créa le nouveau domaine de l'électroencéphalographie. On a pu effective-
               ment suivre et enregistrer l’ensemble de l’activité électrique du cerveau, et
               contrôler l’intégrité des voies nerveuses chargées de la conduction de cer-
               taines impulsions, à travers l’étude des potentiels électriques induits, carac-
               térisant des stimuli particuliers.
                 Plus tard, la tomographie à émission de positrons (PET), une technique
               qui a révolutionné la recherche en psychologie et en neurophysiologie, a
               permis encore mieux une étude fonctionnelle du cerveau. Et l’on pouvait
               mesurer le chemin parcouru, en se souvenant que jadis, les études et les
               théories sur le fonctionnement du cerveau et l’esprit humain avaient été do-
               minées par le spiritualisme et l’animisme, jusqu’à la fin du 18  siècle. Jus-
                                                                 ème
               qu'alors, depuis le médecin romain Galien (130-200), on considérait le cer-
               veau comme une glande sécrétant un fluide appelé esprit animal, distribué
               dans les différentes parties du corps par les nerfs, et substrat de l'âme.

               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      193
   188   189   190   191   192   193   194   195   196   197   198