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Les recherches en endocrinologie n’ont pas cessé depuis. Le nombre
               des hormones identifiées augmentant, on en a étudié de plus en plus leurs
               effets, et les mécanismes selon lesquels elles agissaient. Il apparut même
               que, chez les animaux, le système endocrinien établissait, en plus du sys-
               tème nerveux, une autre voie de liaison et de communication entre des
               parties éloignées du corps. Le système nerveux transportait le message de
               façon rapide et spécifique, sur des cibles précises, et les hormones faisaient
               cela de façon plus lente et aspécifique sur plusieurs cibles.
                 On a observé ensuite en complément que de nombreuses hormones
               n’agissaient qu’après avoir été au contact de sites spécifiques, qualifiés de
               sites récepteurs, qui se trouvaient à la surface de la membrane plasmique
               des cellules concernées, ou à l’intérieur de ces dernières.
                 La physiologie progressait également dans d’autres domaines impor-
               tants. Elie Metchnikov, un zoologiste russe, avait découvert en 1882 que
               l’organisme vivant possédait un mécanisme de défense contre les patho-
               gènes. En présence d’agents pathogènes, des cellules capables de les ab-
               sorber et de les détruire étaient mobilisées. Metchnikov les appela pha-
               gocytes. Par la suite, on découvrit que dans certaines circonstances dé-
               terminées, ces cellules n’étaient pas indispensables, car le sérum (partie
               du sang dépourvue de cellules et qui ne se coagule pas), était en mesure
               de neutraliser lui-même des substances comme les toxines bactériennes.
                 Selon des résultats obtenus par Paul Ehrlich (1854-1915), cela se pro-
               duisait en particulier grâce à la production d’antitoxines circulant dans le
               sang, et présentes également dans le sérum. Cela donna lieu à une vive
               discussion entre ceux qui soutenaient que, dans les défenses immuni-
               taires, le rôle central était joué par des cellules, et ceux qui soulignaient
               l’importance des antitoxines, propositions auxquelles on donna respecti-
               vement les noms de théorie cellulaire et de théorie humorale de l’immu-
               nité. La controverse fut résolue par la découverte du fait que l’une et
               l’autre jouaient un rôle dans la défense de l’organisme.

                 Mais il restait encore à comprendre comment les antitoxines parve-
               naient à réagir de façon spécifique à une substance particulière, et com-
               ment ce mécanisme de défense pouvait être assez adaptable pour dé-
               fendre l’organisme face aux nombreuses agressions possibles venant du
               milieu externe. Au début du siècle, Paul Ehrlich répondit en formulant
               l’hypothèse que le contact avec une toxine (ou antigène) déterminait la
               production  d’une  antitoxine  correspondante  (l’anticorps),  grâce  à  des
               mécanismes qui agissaient à la surface de la cellule.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      187
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