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Dix années plus tard, le médecin espagnol Michel Servet (1511-1553)
put ajouter une explication plus précise de la circulation pulmonaire, appe-
lée petite circulation, et l’italien Girolamo Fabrici d’Acquapendente (1533-
1619) découvrit que les vaisseaux les plus gros étaient munis de valves qui
forçaient le sang à couler dans une direction seulement.
Une description encore meilleure de la circulation fut ensuite proposée
par un élève de Fabrici, William Harvey (1578-1657). Dans un livre publié
en 1628, De Motu Cordis et Sanguinis, il expliqua pourquoi il n’était pas vrai
que le sang se déplaçait selon un mouvement de flux et de reflux, comme on
l’avait pensé jusqu’alors. Poussé par le cœur, le sang circulait d’abord dans
les artères, puis dans des conduits trop fins pour être visibles, puis dans les
veines jusqu’au cœur et ensuite de nouveau dans les artères, en cycle continu.
Le modèle proposé par Harvey fut accueilli d’abord avec scepticisme,
puisqu'un important chaînon manquant était celui des très fins vaisseaux
capillaires, qui ne seront découverts qu'en 1661 par Marcello Malpighi.
Mais ce modèle de circulation chez l’Homme et chez les animaux a pu
tout de même être complété et validé par des recherches accomplies en
1743 par Stephen Hales, utilisant un manomètre, qui détermina les diffé-
rentes valeurs de pression sanguine dans les veines et dans les artères.
Malpighi, ainsi que l’anglais Nehemiah Grew (1641-1721), avaient de
leur côté effectué des études microscopiques sur la structure interne des
plantes, où ils décrivaient notamment les vaisseaux qui irriguaient le bois.
Malpighi les identifia correctement comme des organes de circulation,
même s'il pensait à tort qu’ils servaient aussi au transport de l’air. Stephen
Hales approfondit un peu plus ces études, en fournissant des descriptions
exactes de la circulation de la sève dans le tronc et dans les racines.
Au cours des décennies suivantes, ont pu être éclaircis en complément
le mécanisme de l’activité électrique responsable du battement cardiaque, et
l’existence de structures, contenues dans la paroi de l’artère carotide, dont
certaines, les barocepteurs, étaient sensibles à la pression du sang, et
d’autres, les chémocepteurs, étaient sensibles à son contenu chimique.
Les physiologistes commencèrent alors à dresser un tableau plus clair
des mécanismes de gestion de la circulation, incluant les dispositifs qui si-
gnalaient les variations, et les réponses physiologiques qui tendaient à les
réguler. Car en fait, ces mécanismes étaient à la fois nerveux et hormonaux,
comme le démontra notamment la découverte en 1940 d’une hormone
produite par les reins, l’angiotensine, qui avait un effet hypertenseur.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 183