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Priestley découvrit que la plante était capable de purifier l’air et de le dé-
barrasser des substances contaminantes produites par la combustion, ou par
la respiration animale, et que par conséquent, de façon plus générale, les
plantes terrestres purifiaient l’air contaminé par l’activité animale.
D’autres confirmations de ce phénomène naturel furent apportées par
un savant suisse, Théodore de Saussure (1767-1845). En 1804, celui-ci par-
vint lui aussi à la conclusion que les plantes produisaient de l’oxygène en
relation avec leur consommation du gaz carbonique tiré de l’air, et que dans
leur processus de fabrication de nutriment, les plantes utilisent l’eau et le
gaz carbonique, avec tel ou tel complément tiré de l’humus.
En 1817, on fit une autre découverte : les feuilles des plantes conte-
naient une substance verte, la chlorophylle (mot dérivé du grec qui signi-
fiait feuilles vertes). On n’en comprit pas l’importance jusqu’à ce que, en
1845, le biologiste allemand Julius R. Von Mayer (1814-1878) propose
une théorie de conservation de l’énergie, en donnant comme exemple la
nutrition végétale. Il démontra qu'à travers le processus de la photosyn-
thèse chlorophyllienne, rendu possible grâce à la chlorophylle, les plantes
vertes absorbaient l’énergie lumineuse, qu’elles utilisaient pour décom-
poser l’eau et le gaz carbonique, et pour élaborer des sucres, un nutriment
particulièrement énergétique. Von Mayer comprit en outre que, après
cette conversion d’énergie en matière, les plantes satisfaisaient aussi aux
besoins énergétiques des animaux qui les consommaient.
On pouvait donc réviser les flux circulatoires du vivant, et corriger cer-
taines erreurs passées. Comme Isaac Asimov le rappelait, en physiologie,
contrairement à d’autres domaines, les Grecs anciens avaient fait peu de
progrès, et certaines de leurs conclusions étaient erronées. Ils s’étaient trom-
pés, par exemple, sur le fonctionnement du cœur, lorsqu'ils pensaient que
les seuls conduits circulatoires étaient les veines, étant donné que les artères
étaient toujours dépourvues de sang dans les cadavres (le mot artère signifie
conduit d’air). Et là, le chemin vers la connaissance allait être long.
On avait l’exemple du romain Gallien (130-200) qui, faute de pouvoir
observer un point de liaison entre les artères et les veines, avait introduit
l’idée que le sang passait de la moitié droite à la moitié gauche du cœur à
travers des trous microscopiques, une idée qui resta valide pendant des
siècles, et qui se traduisit par un déploiement d’efforts visant vainement
à identifier ces petits trous. Finalement, les premières reformulations
d’anatomie qui jetèrent les bases de la vision moderne de la circulation
ont pu être fournies par l’anatomiste André Vésale (1514-1564) en 1543.
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