Page 182 - eco-savoirs pour tous
P. 182

Priestley découvrit que la plante était capable de purifier l’air et de le dé-
          barrasser des substances contaminantes produites par la combustion, ou par
          la respiration animale, et que par conséquent, de façon plus générale, les
          plantes terrestres purifiaient l’air contaminé par l’activité animale.
             D’autres confirmations de ce phénomène naturel furent apportées par
          un savant suisse, Théodore de Saussure (1767-1845). En 1804, celui-ci par-
          vint lui aussi à la conclusion que les plantes produisaient de l’oxygène en
          relation avec leur consommation du gaz carbonique tiré de l’air, et que dans
          leur processus de fabrication de nutriment, les plantes utilisent l’eau et le
          gaz carbonique, avec tel ou tel complément tiré de l’humus.
             En 1817, on fit une autre découverte : les feuilles des plantes conte-
          naient une substance verte, la chlorophylle (mot dérivé du grec qui signi-
          fiait feuilles vertes). On n’en comprit pas l’importance jusqu’à ce que, en
          1845, le biologiste allemand Julius R. Von Mayer (1814-1878) propose
          une théorie de conservation de l’énergie, en donnant comme exemple la
          nutrition végétale. Il démontra qu'à travers le processus de la photosyn-
          thèse chlorophyllienne, rendu possible grâce à la chlorophylle, les plantes
          vertes absorbaient l’énergie lumineuse, qu’elles utilisaient pour décom-
          poser l’eau et le gaz carbonique, et pour élaborer des sucres, un nutriment
          particulièrement énergétique. Von Mayer comprit en outre que,  après
          cette conversion d’énergie en matière, les plantes satisfaisaient aussi aux
          besoins énergétiques des animaux qui les consommaient.
             On pouvait donc réviser les flux circulatoires du vivant, et corriger cer-
          taines erreurs passées. Comme Isaac Asimov le rappelait, en physiologie,
          contrairement à d’autres domaines, les Grecs anciens avaient fait peu de
          progrès, et certaines de leurs conclusions étaient erronées. Ils s’étaient trom-
          pés, par exemple, sur le fonctionnement du cœur, lorsqu'ils pensaient que
          les seuls conduits circulatoires étaient les veines, étant donné que les artères
          étaient toujours dépourvues de sang dans les cadavres (le mot artère signifie
          conduit d’air). Et là, le chemin vers la connaissance allait être long.

             On avait l’exemple du romain Gallien (130-200) qui, faute de pouvoir
          observer un point de liaison entre les artères et les veines, avait introduit
          l’idée que le sang passait de la moitié droite à la moitié gauche du cœur à
          travers des trous microscopiques, une idée qui resta valide pendant des
          siècles, et qui se traduisit par un déploiement d’efforts visant vainement
          à  identifier  ces  petits  trous.  Finalement,  les  premières  reformulations
          d’anatomie qui jetèrent les bases de la vision moderne de la circulation
          ont pu être fournies par l’anatomiste André Vésale (1514-1564) en 1543.



          182                                        Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr        © LEAI        Marc CARL
   177   178   179   180   181   182   183   184   185   186   187