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Mais d’autres modèles novateurs, concevant plus scientifiquement les
organismes vivants, étaient apparus eux aussi à partir du milieu du 18 ème
siècle, avec l’émergence de la physiologie, dont l’appellation introduite par
Albrecht von Haller (1708-1777) signifiait littéralement étude de la nature.
Selon ce savant, la physiologie devait être considérée comme de l’anatomie
animée, puisque si l’anatomie décrivait la structure des organes et des ap-
pareils, la physiologie en exposait le fonctionnement. L’œuvre principale
de von Haller, Elementa physiologiae corporis humani, décrivait cette physio-
logie, particulièrement explicative, de l’organisme humain en activité.
Des végétaux furent étudiés également dans ce sens, notamment par
les travaux publiés du naturaliste Stephen Hales (1677-1761), qui rapporta
des observations pertinentes et inédites sur la vitesse de croissance des
plantes et sur la pression de leur sève. Grâce à ses observations Hales, fut
considéré comme un initiateur notable de la physiologie végétale.
Successivement, selon l’organisme ou l’organe étudié, naquirent ensuite
différentes disciplines sectorielles, telles que la physiologie animale, la neu-
rophysiologie, ou la physiologie générale. Leur objectif était d’associer des
informations chimiques, physiques, et anatomiques, propres à éclairer les
fonctions fondamentales des organismes étudiés, comme par exemple la
respiration, la nutrition, la reproduction, et la façon dont ces fonctions
étaient gérées dans l’organisme. Au cours du 19 siècle, des recherches
ème
plus particulièrement axées sur la chimie du vivant s'ajoutèrent aussi aux
bases physiologiques, au point que l’image globale de la physiologie finit par
se confondre avec celle de la chimie physiologique, puis de la biochimie.
Au début, il s’agissait d’études de processus particuliers à telle ou telle
espèce, mais au cours du 19 ème siècle et dans les premières années du 20 ème
siècle, on parvint à dresser un tableau bien documenté des transformations
chimiques des cellules et de l’organisme dans l’ensemble du vivant. C’est
ainsi qu’à la frontière entre la chimie et la physiologie, s’intercala une
branche scientifique nouvelle, la biochimie, c’est-à-dire la chimie de la vie.
On peut souligner que, dans l’ensemble, plusieurs études de physio-
logie et d’anatomie, avaient déjà confirmé que les organismes vivants
obéissaient à des lois communes, appliquées par de nombreux méca-
nismes élémentaires, partout dans le monde vivant, de la libellule à l’élé-
phant, et des champignons à l’Homme. Et pour rassembler en un corpus
commun de connaissances les modes de fonctionnement des êtres vi-
vants connus, le savant français Claude Bernard (1813-1878) a fondé au
19 ème siècle la branche expérimentale dite de la physiologie générale.
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