Page 150 - eco-savoirs pour tous

On pouvait y étudier les effets dus à l’éloignement et à l’isolement. En
1967, Mc Arthur et Wilson ont proposé un nouveau modèle théorique sur
l’interaction des différents facteurs responsables d'un peuplement insulaire.
Selon l’hypothèse centrale de ce modèle (qui sert encore de fondement pour
des études concernant ces processus), le nombre d’espèces sur une île est en
équilibre quand le taux d’extinction y est égal au taux d’immigration. Cette
hypothèse apparemment simple a été justifiée par l’observation de diverses
situations naturelles, bien qu'une immigration ne soit pas toujours possible.
D'autre part, le besoin d'une meilleure classification de la vie animale a
donné aussi de l’importance à l’éthologie, qui traite des comportements ani-
maux. L'influence du comportement animal avait déjà fait l’objet d’études de-
puis des époques lointaines, et de nombreux naturalistes, dans leurs œuvres,
avaient fait des observations sur ce thème. Mais on a fixé par commodité la
naissance de l’éthologie-science aux dernières décennies du 19 siècle.
ème
Le terme éthologie (du grec ethos, mœurs habituelles) avait été créé en
1866 par Ernst H. Haeckel (1834-1919), trois ans avant son introduction
d’un autre terme, non moins célèbre, l’écologie. À partir de ce moment, et
en particulier après les recherches de Jacques Loeb (1859-1924) à la fin du
19 siècle, puis celles de l’Autrichien Konrad Lorenz (1903-1989) au mi-
ème
lieu des années 1930, l’étude du comportement animal a pris une impor-
tance croissante, devenant une discipline quasi-autonome au sein de la bio-
logie, en synergie avec l’écologie, la génétique, et la physiologie générale.
Les chercheurs ont pris l’habitude de désigner par le terme éthologie
l’étude des modèles comportementaux animaux, avec leur sens évolutif,
car cette discipline traite à la fois de génétique, d’évolution du comporte-
ment animal (instinctif, acquis, et social), de transmission des informations,
et de pathologie comportementale. Ce qui avait déjà été influencé par les
idées de Charles R. Darwin (1809-1882) sur la sélection naturelle, élargis-
sant d'autant l’horizon des interprétations et des applications possibles.
On a ainsi pu distinguer dans l’histoire de l’éthologie une longue
phase précursive, classique, jusqu’au milieu du 19 ème siècle, puis une
phase de modernisation, dont les principales sources sont venues de ré-
gions distinctes géographiquement et culturellement, à savoir l’Europe et
les Etats-Unis d’Amérique. En effet, s'étaient développées séparément
une école européenne et une école américaine d’éthologie, où de leur
côté, les éthologues de l’école américaine s'intéressaient plus particulière-
ment aux lois du comportement, en utilisant surtout des expérimenta-
tions allant dans ce sens.

150 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL