Page 141 - eco-savoirs pour tous
P. 141

Mais la base commune, c’est que, quel que soit le niveau hiérarchique
               envisagé (genre, famille, ordre et ainsi de suite), quand on parle d’une ori-
               gine ou d’un ancêtre commun, c’est presque toujours à une espèce qu’on
               se  réfère  d’abord.  L’espèce  est l’unité  évolutive basique du classement,
               puisque dans l’histoire de la Terre, infiniment longue si nous la comparons
               à notre brève existence individuelle, et depuis les toutes premières cellules,
               c’est surtout à travers la formation de nouvelles espèces à partir d’espèces
               préexistantes que la vie s’est développée et diversifiée.
                 On prend ainsi en compte une évolution très longue, qui a duré des
               centaines de millions d’années, et qui se poursuit encore aujourd’hui, une
               évolution  au  cours  de  laquelle  de  nouvelles  espèces,  et  de  nouveaux
               groupes d’espèces, ont occupé tour à tour les espaces (ou niches) écolo-
               giques  disponibles.  Parfois, il s’agissait  d’occuper  des  espaces  entière-
               ment nouveaux, d’autres fois il s’agissait d’espaces qu’avait libérés l’ex-
               tinction d’autres espèces. Et c’est dans ces conditions que se sont déve-
               loppés les premiers animaux sur Terre, dont les plus vieux restes fossiles
               remontent au Précambrien (il y a plus de 600 millions d’années).
                 Il s’est agi d’abord d’invertébrés (éponges, méduses, coraux, vers marins,
               etc.) qui, dans leur diversité, n’avaient en commun que le fait d’être dépour-
               vus d’un axe dorsal interne de soutien du corps, qui sera plus tard constitué
               d’os particuliers, les vertèbres.  En effet, par mutation depuis l’un de ces
               groupes d’invertébrés, sont apparus des animaux dotés d’un squelette interne
               rudimentaire, qui a évolué ensuite en colonne vertébrale. Des poissons pri-
               mitifs (agnathes) ont été les premiers représentants de ce groupe et, bien
               qu’ils soient apparus à une époque très lointaine (-530 ma), ils ont survécu et
               ils se sont assez diversifiés pour que leurs descendants colonisent de plus en
               plus de milieux. Leurs concurrents évolutifs (les crustacés, leurs descendants
               insectes, et les myriapodes) sont apparus peu après, à partir de -450 ma.
                 Après que ces poissons primitifs se soient adaptés à leur milieu marin,
               ils ont muté, et engendré d’autres vertébrés encore plus performants, et
               certains de ceux-ci ont conquis peu à peu les terres émergées. Les premiers
               émergents furent les amphibiens, qui aujourd’hui encore restent plus ou
               moins liés aux eaux douces, dans lesquelles ils doivent en général retourner
               pour se reproduire. Par la suite, certains amphibiens primitifs ont donné
               naissance aux reptiles, les premiers vertébrés spécifiquement terrestres. Au
               cours du Mésozoïque, l’ère s’étendant de -230 à -65 millions d’années, ces
               reptiles, notamment diapsides (dinosaures) ont dominé la vie sur Terre.
               Leur succès évolutif était dû en partie à la structure particulière de leur œuf,
               et à la protection qu’il fournissait à l’embryon contenu.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      141
   136   137   138   139   140   141   142   143   144   145   146