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Dans la classification zoologique, comme dans la classification bota-
nique, chaque espèce est identifiée par une nomenclature à deux noms,
promue au 18 siècle par le naturaliste suédois Carl von Linné, selon des
ème
travaux de Jean Bauhin au siècle précédent. Le premier de ces noms, qui
indique le genre, est commun à toutes les espèces liées par des rapports
de parenté. Le deuxième est le nom propre de l’espèce, qui permet de la
distinguer des autres membres du même genre. Canis lupus, par exemple,
est le nom scientifique du loup. Le chacal, Canis aureus, qui partage avec
le loup un ancêtre commun très proche, appartient au même genre, le
genre Canis, mais il représente une espèce distincte, appelée aureus.
La classification ne s’arrête pas à l’espèce et au genre. Nous avons vu
précédemment qu’on utilise des catégories encore plus larges, la famille,
puis l’ordre, la classe, le phylum et enfin le règne. En reprenant l’exemple
ci-dessus, le loup, le chacal et les autres espèces du genre Canis, parmi
lesquelles figurent le coyote (Canis latrans) et le chien domestique (Canis
familiaris), appartiennent, avec d’autres animaux comme le renard roux
(Vulpes vulpes), à une même famille : les Canidés.

Qu’est-ce que cela signifie ? Que le sens des différentes catégories de
niveau supérieur à l’espèce étant hiérarchisé, les genres appartenant à la
même famille partagent un ancêtre commun ; cela vaut pour les familles
appartenant au même ordre comme pour les ordres qui relèvent de la
même classe, et ainsi de suite. La hiérarchie qui caractérise la classification
zoologique reflète à sa manière l’histoire de l’évolution. En montant de
degré en degré, de l’espèce au règne, on parcourt en sens inverse les diffé-
rentes étapes de cette histoire, et on y classe des formes vivantes dont les
origines communes sont de plus en plus éloignées dans le temps. Mais
comment peut-on établir des liens de parenté entre les animaux, et com-
ment peut-on discerner la proximité de ces liens ? En fait, tous les carac-
tères d’un animal peuvent contribuer à son classement et à sa comparaison.
La forme et la structure de son corps et des différentes parties qui le
composent, son comportement, ses caractéristiques génétiques et écolo-
giques, son type de développement embryonnaire, et la façon dont il se
reproduit, sont des éléments distinctifs. Dans l’exemple canin, toutes les
espèces du genre Canis partagent un ensemble de caractères hérités d’un
ancêtre commun, et elles peuvent être facilement identifiées sur la base
de ces caractères. De la même façon, tous les genres appartenant à la
famille des Canidés doivent à leur origine commune, plus ou moins éloi-
gnée dans le temps, un ensemble de caractères uniques qu’on ne trouve
pas chez d’autres animaux.

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