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Là, l’action produisant le  développement  des  cellules végétales  était
          produite par une hormone, qualifiée de phytohormone en raison de son
          activité dans les plantes, et mise en évidence en 1931 par A.N.J. Heyen.

             Cette hormone, appelée auxine, fut remarquée dans les plantes les plus
          variées, et jusque dans l’urine humaine. L’une des actions principales de
          l’auxine étant de favoriser la multiplication cellulaire, F. G. Gustafsson ob-
          tint en 1936 la croissance d’un fruit jusqu’à son mûrissement en traitant au
          moyen de cette hormone des ovaires non pollinisés. La croissance étant
          alors considérée comme un effet de l’équilibre entre stimulants et inhibi-
          teurs, on entrevit également avec cela un traitement possible des tumeurs
          végétales malignes, avec d’évidentes applications à grande échelle dans des
          buts de productivité, ce qui augmentait l'utilité de l'analyse végétale.
              En effet, alors que la première cellule vivante étudiée au microscope
          avait déjà été une cellule végétale dans la première moitié du 19 ème  siècle,
          les études sur sa composition et sur sa structure progressaient. Au début
          du 20  siècle, on pouvait définir ses constituants principaux : le cyto-
               ème
          plasme, le noyau cellulaire, et les chloroplastes. Et la recherche s’amélio-
          rant, A.F. Shamper avait découvert que les chloroplastes étaient aussi des
          structures vivantes. De son côté, en 1907, Meves découvrit que dans la
          cellule végétale existaient des organites analogues aux mitochondries de la
          cellule  animale,  qu’il  appela  chondriosomes.  Alexandre  Guillermond
          (1876-1945) consacra vingt ans de recherches, de 1910 à 1930, au chon-
          driome (ensemble des chondriosomes), et les années 1910 furent marquées
          par d’intéressantes études fondamentales sur la nature du protoplasme.

             En progressant ainsi, on assista à un nouvel essor de la cytologie avec
          le développement de sa partie génétique, dans le cadre de laquelle des
          études se concentrèrent sur la configuration du noyau. L’un des princi-
          paux résultats fut la mise en évidence au début du 20 ème  siècle de la poly-
          ploïdie, résultant de mutations particulières des chromosomes et d’un ga-
          mète, qui provoquent la formation d’un groupe supplémentaire de chro-
          mosomes. On commença à penser à cette époque que ce type de muta-
          tion, qui se produisait à la suite d’incidents de la méiose ou de la mitose,
          jouait un rôle important dans l’évolution, et pouvait donner des avan-
          tages, notamment une résistance aux maladies de certaines espèces.
             Plus généralement, comme nous l’avons vu précédemment, au cours
          des deux dernières décennies du 20 ème  siècle, deux nouvelles écoles taxi-
          nomiques, le cladisme et la phylogénétique, avaient fait progresser de fa-
          çon considérable la précision méthodologique des classifications.



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