Page 132 - eco-savoirs pour tous
P. 132
On connait particulièrement celui de Gherardo Cibo, probablement le
plus ancien (1532), conservé à la Biblioteca Angelica à Rome. Mais il y eut
aussi ceux de Luca Ghini, et d’André Césalpin. Au point que le nombre
croissant de plantes à décrire entraîna en outre le besoin d’une identifica-
tion plus sûre et d’une description plus systématique, utilisant une nomen-
clature codifiée et organisée selon des critères de classification pertinents.
L’un des premiers savants à établir une nomenclature des plantes fut
André Césalpin (1519-1603), professeur à l’université de Pise, qui, en
1583, publia une œuvre dans laquelle il distinguait déjà 1.500 espèces vé-
gétales. Une contribution importante fut apportée ensuite par Casper
Bauhin (1550-1624), qui classa 2.700 espèces avec leurs variétés, en évi-
tant les descriptions trop longues et en essayant de construire une classi-
fication hiérarchique claire, c’est-à-dire allant des plantes les plus simples
aux plus complexes. Devançant Linné, Bauhin commença à utiliser une
nomenclature binaire pour préciser les caractéristiques des espèces.
Comme nous l’avons vu au chapitre précédent, un besoin commun de
ces botanistes fut alors de trouver une méthode efficace pour intégrer la
quantité croissante d’espèces et de variétés découvertes, incluant les ob-
servations effectuées au cours des voyages commerciaux et d’exploration.
Jusqu’alors, leurs tentatives se limitaient à une énumération incomplète,
faute de mieux, et faute notamment de critères suffisants de classification.
John Ray (1627-1705) a opportunément introduit en 1688 l’utilisation
de caractères morphologiques plus précis, tels que le nombre de pétales
ou la disposition des fleurs, afin de délimiter les principales familles vé-
gétales. Au-delà de l’intérêt systématique, Ray était animé par le désir de
mieux connaître la structure interne détaillée des plantes. Par ses travaux,
il a effectivement réussi à améliorer la classification des végétaux, en y
intégrant attentivement leur constitution interne apparente.
Avec la découverte du microscope, commencèrent ensuite des re-
cherches sur la constitution interne encore plus intime des plantes. Antony
Van Leeuwenhoeck (1632-1723), Robert Hooke (1635-1702) et surtout
Marcello Malpighi (1628-1694) furent les premiers à étudier plus précisé-
ment avec ça la microstructure constitutive des organismes végétaux.
Leurs premières observations sur la conformation plus précise des ra-
cines, des feuilles, des fruits et des graines, remontent au milieu du 17
ème
siècle. Malpighi découvrit notamment, dans les tissus observés au micros-
cope, des micro-conformations qu’il appela utricules, et qui furent recon-
nues par la suite comme étant les cellules végétales. C'était une étape clé.
132 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL