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Vers la fin du siècle, l’allemand Rudolph J. Camerarius (1665-1721)
analysa pour la première fois les mécanismes de reproduction des plantes.
Il découvrit les organes de reproduction, les pistils femelles et les éta-
mines mâles, et la fonction fécondatrice du pollen.
Au 18 siècle, la systématique, c’est-à-dire la branche de la biologie
ème
spécialisée dans la classification des différentes espèces en séries hiérarchi-
sées d’ensembles, devint une discipline scientifique à part entière, grâce à
l’œuvre de Carl Von Linné (1707-1778), un médecin et naturaliste suédois
doté d’un esprit méthodologique exceptionnel. Linné considérait la classi-
fication systématique utilisée à son époque comme une simple étape pour
des développements plus larges. En 1731, à l’âge de 23 ans, il présenta donc
les fondements d’un nouveau système sexué des plantes (qu’il développa
en 1735 dans son œuvre le Systema Naturæ), dans lequel les plantes étaient
classées selon la disposition de leurs organes reproducteurs, le nombre
d’étamines, et d'autres caractères sexuels propres aux végétaux.
L’importance de l’œuvre de Linné est liée surtout au fait que c’est à
lui que revient le mérite d’avoir définitivement validé, dans son travail
systématique, la nomenclature binaire genre-espèce initiée par Bauhin,
dans laquelle chaque espèce était définie par un double nom en latin, le
premier pour le genre, et le second pour l’espèce. En se fondant sur des
caractères morphologiques, Linné définit ainsi plus de 8.000 espèces.
Son contemporain Bernard de Jussieu (1699-1777) a eu pour sa part
le mérite d’établir de manière complémentaire une classification des
plantes fondée sur leurs affinités naturelles. Les résultats de son travail
ne furent pas publiés par lui, mais par son petit-fils Antoine-Laurent de
Jussieu (1748-1836), dans une œuvre célèbre de 1789, le Genera plantarum.
Selon A.-L. de Jussieu, les traits communs observés chez les plantes cor-
respondaient à des liens de parenté, et sur cette base, le classificateur
pouvait reconnaître les plantes appartenant à la même famille ou à des
groupes de rang supérieur. L'activité phyto-systématique s’attacha alors à
reconnaître et à évaluer les différents caractères végétaux, en appliquant
la règle qu'un seul caractère constant était équivalent, voire supérieur, à
plusieurs caractères inconstants, même conjugués.
La configuration des feuilles et le schéma de croissance des plantes ali-
mentèrent particulièrement l’intérêt des botanistes au 19 siècle. Et dans
ème
le sens de la pensée anti-mécaniste qui était en train de se diffuser en Eu-
rope, des concepts ambigus comme celui de la métamorphose, ou celui de
la théorie de la spirale génératrice, furent alors temporairement introduits.
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