Page 131 - eco-savoirs pour tous
P. 131
C’est le cas des plantes carnivores, aux feuilles en forme de pinces, ou
couvertes de substances adhésives leur servant à capturer des insectes.
Ces plantes produisent des enzymes qui digèrent les proies, et qui per-
mettent d’absorber l’azote contenu dans les tissus de ces proies.
L’Homme a su tirer profit de tout cela, en s'adaptant aux ressources
accessibles végétales, surtout pour sa nourriture. Il a alors tiré des plantes
(y compris indirectement à travers des animaux dont il s’est nourri) des
molécules complexes telles que des sucres, des protéines et des graisses,
qu’il a ré-élaborées pour entretenir ses propres fonctions vitales.
Les plantes lui ont fourni notamment des arômes qui ont rendu sa
nourriture plus savoureuse (des épices, comme le poivre, la cannelle ou les
clous de girofle ; des boissons, comme le thé, le café, le cacao et le vin) et
un certain nombre de substances indispensables qu’il ne pouvait pas ou
plus synthétiser (certaines vitamines par exemple). Au cours du temps, le
lin, le coton et d’autres tissus, le papier, le bois, le caoutchouc, des huiles,
des cires, des parfums, des colorants, et beaucoup d'autres substances que
l’Homme a utilisé à l’échelle industrielle, ont été extraits de plantes.
En étudiant cette activité importante, la botanique a été l’un des tout
premiers domaines scientifiques. Dès les temps préhistoriques, l’expérience
des soins et de la récolte des plantes, tant alimentaires que médicinales, a
progressé, et les savoirs en étaient soigneusement transmis (souvent de
mère en fille, comme on l’a observé encore au 20 siècle chez les dernières
ème
populations primitives). Par la suite, les connaissances botaniques ont favo-
risé une agriculture de plus en plus productive, et après une période d’em-
pirisme, la botanique s’est peu à peu organisée de manière rationnelle.
De nombreux peuples en ont profité, notamment en Europe aux 15
ème
et 16 siècles, où un l'intérêt pour la botanique a été renforcé par l’étude de
ème
traités grecs et latins opportunément redécouverts, ce qui a permis de mieux
utiliser des plantes de la pharmacopée antique, y compris orientale.
Cet intérêt pour les propriétés utiles des plantes améliorait donc à la
fois leur culture et leur étude. À partir du milieu du 16 ème siècle, dans les
abbayes et dans les villes universitaires européennes, s'ouvrirent des jardins
botaniques ayant une vocation pratique et didactique, qui permettaient aux
étudiants de bien utiliser les herbes médicinales dont ils apprenaient les
propriétés. En 1543, un jardin botanique fut inauguré à Pise, puis vinrent
ceux de Padoue (1545) et de Bologne (1567). D’autres jardins botaniques
furent installés en Hollande, en Allemagne et en France. Grâce à ces
moyens, on a pu disposer d'herbiers de mieux en mieux classifiés.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 131