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C’est le cas des plantes carnivores, aux feuilles en forme de pinces, ou
               couvertes de substances adhésives leur servant à capturer des insectes.
               Ces plantes produisent des enzymes qui digèrent les proies, et qui per-
               mettent d’absorber l’azote contenu dans les tissus de ces proies.
                 L’Homme a su tirer profit de tout cela, en s'adaptant aux ressources
               accessibles végétales, surtout pour sa nourriture. Il a alors tiré des plantes
               (y compris indirectement à travers des animaux dont il s’est nourri) des
               molécules complexes telles que des sucres, des protéines et des graisses,
               qu’il a ré-élaborées pour entretenir ses propres fonctions vitales.

                 Les plantes lui ont fourni notamment des arômes qui ont rendu sa
               nourriture plus savoureuse (des épices, comme le poivre, la cannelle ou les
               clous de girofle ; des boissons, comme le thé, le café, le cacao et le vin) et
               un certain nombre de substances indispensables qu’il ne pouvait pas ou
               plus synthétiser (certaines vitamines par exemple). Au cours du temps, le
               lin, le coton et d’autres tissus, le papier, le bois, le caoutchouc, des huiles,
               des cires, des parfums, des colorants, et beaucoup d'autres substances que
               l’Homme a utilisé à l’échelle industrielle, ont été extraits de plantes.
                 En étudiant cette activité importante, la botanique a été l’un des tout
               premiers domaines scientifiques. Dès les temps préhistoriques, l’expérience
               des soins et de la récolte des plantes, tant alimentaires que médicinales, a
               progressé,  et  les  savoirs  en  étaient  soigneusement  transmis  (souvent  de
               mère en fille, comme on l’a observé encore au 20  siècle chez les dernières
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               populations primitives). Par la suite, les connaissances botaniques ont favo-
               risé une agriculture de plus en plus productive, et après une période d’em-
               pirisme, la botanique s’est peu à peu organisée de manière rationnelle.

                 De nombreux peuples en ont profité, notamment en Europe aux 15
                                                                          ème
               et 16  siècles, où un l'intérêt pour la botanique a été renforcé par l’étude de
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               traités grecs et latins opportunément redécouverts, ce qui a permis de mieux
               utiliser des plantes de la pharmacopée antique, y compris orientale.
                 Cet intérêt pour les propriétés utiles des plantes améliorait donc à la
               fois leur culture et leur étude. À partir du milieu du 16 ème  siècle, dans les
               abbayes et dans les villes universitaires européennes, s'ouvrirent des jardins
               botaniques ayant une vocation pratique et didactique, qui permettaient aux
               étudiants de bien utiliser les herbes médicinales dont ils apprenaient les
               propriétés. En 1543, un jardin botanique fut inauguré à Pise, puis vinrent
               ceux de Padoue (1545) et de Bologne (1567). D’autres jardins botaniques
               furent  installés  en  Hollande,  en  Allemagne  et  en  France.  Grâce  à  ces
               moyens, on a pu disposer d'herbiers de mieux en mieux classifiés.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      131
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