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Puis la morphologie végétale reçut le renfort d’études anatomiques plus
          claires, telles que celles de Hugo von Mohl (1805-1872), qui en 1831 analysa
          la nature cellulaire des vaisseaux, la structure et l’épaisseur de leur parois
          cellulaires, et la conformation de l’écorce et de l’épiderme. S’y ajoutèrent les
          travaux de Karl W. Naegeli (1817-1891), qui s’occupait à la fois de cytologie,
          d’anatomie, et de systématique végétales. Entre 1850 et 1880, Naegeli étudia
          plus précisément la division cellulaire du pollen, et il introduisit une distinc-
          tion entre les tissus en reformation et les tissus permanents.
             Mais au début du 19  siècle, une imprécision subsistait dans la phy-
                              ème
          siologie des plantes, quant à leur processus de nutrition, puisqu'on estimait
          encore sommairement que l’eau et l’air leur étaient nécessaires et suffisants.
          Des analyses plus scientifiques de la physiologie végétale furent donc me-
          nées par Nicolas-Théodore de Saussure (1767-1845), qui démontra de fa-
          çon expérimentale comment une plante décompose l’eau, et s’approprie
          ses éléments utiles. Et il donna une première explication de la respiration
          des plantes. Ce chimiste suisse fut également l’auteur de travaux importants
          concernant la composition et la fonction de l’humus, et concernant le rôle
          des sels minéraux que la plante absorbe en plus de l’azote.

             Par ailleurs, entre 1820 et 1850, plusieurs découvertes permirent d’iden-
          tifier des processus qui précisaient les caractéristiques de reproduction des
          plantes, avec en particulier l’alternance d’une génération végétative asexuée
          et d’une génération végétative sexuée, ce qui avec des variations différentes
          fut observé dans tout le règne végétal. On avait remarqué que, dans le cycle
          reproductif des plantes, existaient deux phases : la première allait de la
          spore d’origine asexuée à l’œuf, et la seconde de l’œuf fécondé à la spore
          (en alternance de générations). On parvint en outre à éclaircir les interac-
          tions entre les organes mâles et femelles dans la fécondation végétale.
             Des observations décisives à ce sujet furent faites sur les algues, végé-
          taux théoriquement inférieurs, mais où une sexualité spécifique avait été
          découverte. L’algologue français Gustave Thuret (1817-1875) démontra
          que là, l’intervention de spermatozoïdes dans la fécondation était néces-
          saire, et il parvint même à obtenir des zygotes hybrides. Entre 1875 et 1884,
          Edoardo Strasburger (1844-1912) décrivit la division de la cellule végétale
          et de son noyau, et il observa effectivement, dix années après la publication
          des découvertes concernant la fécondation animale, la fusion de cellules
          reproductrices végétales. Plus tard, dans les années 1940, les processus de
          la photosynthèse allaient être éclaircis à leur tour, grâce à l’acquisition de
          nouvelles techniques de marquage, et grâce à la chromatographie.



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