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Et en étudiant les caractères de chaque classe de vertébrés connus, on
a pu établir un réseau suffisamment probant de relations et de mutations
successives. En suivant un tel fil directeur, les poissons ont des branchies,
comme les amphibiens à l’état larvaire, mais les reptiles, les oiseaux et les
mammifères en sont dépourvus. Cependant, les amphibiens ont quatre
pattes comme les autres vertébrés terrestres, à la différence des poissons.
On est donc porté à déduire une progression évolutive des poissons aux
amphibiens, puis aux reptiles, et enfin aux mammifères, et l’étude des
fossiles confirme bien cette hiérarchie.
Les plus anciens vertébrés fossilisés dans les roches sont effective-
ment des poissons, suivis par les amphibiens, les reptiles, et enfin les
mammifères, tous ces animaux fossilisés témoignant de la modification
continue de leurs structures sur de très longues périodes. Ainsi, on dis-
pose d’une échelle d’analyse de plus en plus grande, capable de mieux
aider à répartir et à situer les changements évolutifs qui, depuis les ori-
gines de la vie, ont abouti à la grande variété des formes vivantes.
Mais même si la bio-diversité accumulée sur Terre surprend quand on
étudie ses très nombreuses formes vivantes, on a découvert aussi que les
innovations véritables y ont été relativement rares. Comme l’a fait remar-
quer Milne Edwards (un collègue de Darwin) dans une phrase reprise dans
l’ouvrage de Darwin l’Origine des espèces "la nature est prodigue de varié-
tés, mais avare d’innovations". C’est comme si l’évolution travaillait à adap-
ter surtout le meilleur matériel dont elle dispose déjà.
Il en découle que deux espèces prises au hasard dans la nature peuvent
présenter un certain degré de ressemblances, avec une similitude par homo-
logie, et aussi une similitude par analogie. Les requins, les dauphins et les
baleines possèdent une forme analogue parce qu’ils partagent un même
mode de vie aquatique. Les ailes des oiseaux et des chauves-souris ont des
structures analogues, nécessaires au vol. Si l’on considère, en revanche, ce
même membre qui est commun aux amphibiens, aux reptiles, aux oiseaux
et aux mammifères, on peut observer que, à part quelques modifications
spécifiques présentes chez les individus adultes, il s’agit toujours d’un
membre à cinq doigts (pentadactyle). Mais il n’existe pas, liée au milieu ou
à la fonction, de raison pour laquelle ce membre doit toujours avoir cinq
doigts. Pourtant, malgré la diversité d’utilisations que les différentes espèces
en font, et même si le membre s’est modifié en une multitude de formes,
l’anatomie comparée a mis en évidence une structure à cinq doigts, toujours
observable dans les diverses classes connues de vertébrés.
102 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL