Page 152 - Annales EH 1998-2018
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changement climatique et à ses conséquences sécuritaires, en insistant sur le fait que
                             l’inaction coûterait plus cher que l’action.

                             Autrement dit, il fallait désormais préparer officiellement le terrain pour des actions
                             de défense préventives liées au changement climatique et à ses conséquences présu-
                             mées, permettant indirectement aux occidentaux de contenir de gré ou de force le
                             développement de leurs principaux concurrents avec l’aval de l’ONU.
                             Les récentes guerres d’Irak ont montré avec quelle facilité de fausses évidences peu-
                             vent être exploitées pour justifier des coups de force de pays dominants.
                             Les USA avaient publié à la veille de cette réunion un nouveau rapport d’un groupe
                             d’officiers de haut rang américains confirmant une menace pour la sécurité nationale
                             américaine selon les risques évoqués et induits par les derniers rapports du GIEC.
                             Ces rapports du GIEC annoncent comme conséquences possibles du réchauffement
                             climatique plus d’un milliard de réfugiés, entre 1 et 3 milliards de pauvres sans eau
                             potable, des centaines de millions d’autres en famine, etc, déstabilisant les rapports
                             mondiaux. L'exploitation des peurs prépare les opinions publiques.
                             L’Union Européenne est allée plus loin en déclarant, par les positions publiques de
                             ses responsables Javier Solana et Benita Ferrero-Walder, que le réchauffement clima-
                             tique pourrait même entraîner aussi de sérieux conflits avec la Russie.
                             Les occidentaux avaient jusqu’alors pointé la Chine et l’Inde, mais pas encore direc-
                             tement la Russie. La Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de Sécurité
                             de l’ONU, se sont logiquement opposées à un tel débat et aux conclusions induites
                             par les pays occidentaux. Mais on a pu mieux voir dès lors qui est opposé à qui et où
                             sont les intérêts partagés des uns et des autres.

                             Plus grave, un point très important est resté en suspens : cette conférence sécuritaire
                             n’a pas évoqué par quels moyens, notamment militaires, les Etats concernés envisa-
                             gent  désormais  d’intervenir  pour  assurer  la  sécurité  environnementale  et  l’ordre
                             mondial selon leurs exigences. Ce qui n’est pas le moins inquiétant.
                             Car depuis les années 1980, les USA, la Russie, et les Européens, ont développé des
                             technologies  permettant d’agir  puissamment  sur le climat  à  des  fins  militaires.  Les
                             USA ont mis au point une arme d’intervention massive capable de modifier ponc-
                             tuellement  le  climat  régional  planétaire,  avec  leur  programme  HAARP.  Ce  pro-
                             gramme mobilise des technologies d’ondes à haute fréquence capables d’agir sur les
                             mouvements de la haute atmosphère (l’ionosphère). Des faisceaux d’ondes extrême-
                             ment puissants peuvent échauffer des portions locales de l’ionosphère pour modifier
                             les effets naturels atmosphériques et provoquer des accidents climatiques à tel ou tel
                             endroit sur Terre. Ce qui peut profondément modifier le développement local.
                             Ces faisceaux d’ondes pouvant désormais provenir de lasers 1 million de fois plus
                             puissants que ceux de la précédente génération, ils pourront être utilisés aussi comme
                             des  canons  à  particules  avec  un  très  fort  pouvoir  destructeur  quasi-instantané,  y
                             compris sur d’autres cibles que des champs atmosphériques (fusées, satellites, engins,
                             bâtiments, groupes humains…). Là, il y a de quoi être vigilant.
                             Les lasers à technologie particulaire, capables d’émettre des flux concentrés intenses
                             de rayons gamma, sont dans leurs applications militaires des armes de grande puis-
                             sance  en comparaison desquelles  même les  bombes  thermonucléaires  (bombes H)
                             font figure de jouets dépassés. Il s’agit des lasers à rayonnement gamma utilisant un
                             nouveau  type  atomique  appelé  Positronium  (Ps),  et  plus  généralement  des  lasers
                             fonctionnant par opposition de matière et d’antimatière, tel que celui du projet euro-
                             péen ELI, capable d’impulsions énergétiques de 200 mille millions de mégawats. On
                             est loin des lasers de la précédente génération, comme le NIF en Californie (USA) ou
                             le Mega Joule en Gironde (France).
                             Une seule impulsion instantanée d’un tel laser peut être 100 fois plus puissante que la
                             puissance cumulée de toutes les centrales énergétiques électriques de la planète.


                  Conférence des ONG en statut à l’ONU /  Comité du Développement – Genève    Rapport de relance     Marc CARL    mai 2008        page 5
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