Page 150 - Annales EH 1998-2018
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La science est bien mal traitée dans une telle affaire, car les observations et les études
scientifiques les plus sérieuses prouvent que l’essentiel du CO² atmosphérique n’est
pas produit par l’activité humaine.
Même si cela était, le CO² est plus bénéfique que nocif pour le vivant planétaire, et de
toutes manières ce gaz, minoritaire dans l’atmosphère, ne cause pas beaucoup de ré-
chauffement climatique. Au contraire, c’est le réchauffement climatique qui cause la
libération des stocks naturels de CO², avec plusieurs siècles de décalage, quelle que
soit l’activité humaine. Et sans catastrophe implicite. Le fort réchauffement climati-
que global de la période géologique du Silurien avait jadis provoqué une explosion
sans précédent de la vie sur Terre, avec pourtant un taux de CO² atmosphérique 300
ème
fois supérieur à celui du 20 siècle. Tout ceci est naturellement produit par des im-
pacts cosmiques et solaires plusieurs milliers de fois supérieurs à l’impact humain.
Ignorant délibérément ces évidences, des manipulateurs ont mélangé dans un même
sac des éléments scientifiques contradictoires, ajouté une forte dose de catastro-
phisme, agité le tout, et ils en ont ressorti un épouvantail destiné à stresser les opi-
nions publiques mondiales en désignant à tort des coupables. Il y a toujours eu, et il y
aura encore vraisemblablement, des accidents environnementaux, ici ou là sur Terre.
C’est statistiquement inévitable. Mais il ne faut pas déformer cette réalité et ses causes
La propagande alarmiste s’appuie sur des images simplistes. On y présente des ours
polaires privés de banquise, bientôt noyés, prétendument en danger d’extinction pour
cause de réchauffement, alors que l’espèce a très bien survécu jusqu’alors aux ré-
chauffements climatiques précédents. On présente aussi des populations de pays
pauvres dont les bordures littorales seraient submergées par les quelques centimètres
d’élévation constatée du niveau des mers, et d’autres populations démunies au milieu
de déserts inhospitaliers. C’est émouvant, mais les prévisions, les causes, et les remè-
des, sont incohérents.
Pour sauver les ours et les hommes, la propagande alarmiste prétend qu’il faudrait
diminuer les émissions de CO² en limitant les consommations énergétiques indus-
trielles les plus émettrices. Or, en plus d’être scientifiquement faux, cela ne va pas du
tout dans l’intérêt des pays émergents et des pays les plus pauvres concernés.
En effet, au lieu de contribuer à diminuer les émissions de CO² (utiles au biotope),
ces pays ont besoin avant tout de se développer pour mieux vivre. Et leur dévelop-
pement nécessite qu’ils disposent de suffisamment d’énergie, pour leur industrie et la
valorisation de leurs ressources locales, pour leur hygiène, pour leur sécurité, quelle
que soit l’émission de CO² qui en découle. Sachant cela, ils sont réticents et scepti-
ques, mais fragiles et dépendants face aux occidentaux.
Dans cette situation, les pays occidentaux veulent donc imposer les solutions qui les
avantagent, et les pays émergents font semblant d’accepter certaines contraintes, en
actionnant tout de même par nécessité les moyens et les stratégies dont ils ont besoin
pour en sortir.
Le mensonge, la manipulation, et l’hypocrisie imprègnent dangereusement de tels
rapports d’intérêt, et rajoutent des facteurs de tension dans les rapports mondiaux.
Dans ce grand jeu de poker menteur, les USA se distinguent : ils veulent bien que
d’autres soient obligés à des restrictions, mais eux n’acceptent pas de contraintes tant
que cela ne leur profite pas. Ils tiennent un double langage : en 2007, leur gouverne-
ment fédéral est contre l’obligation de réduire les émissions de CO², pendant que
d’autres responsables politiques, des lobbies, et plusieurs Etats, font campagne pour
l’alarmisme climatique. Ils laissent donc les Européens tirer la campagne éco-
alarmiste mondiale, et s’exposer en première ligne, tout en se préparant technologi-
quement et économiquement, mais aussi politiquement et même militairement, à
profiter de la situation dès que cela leur sera profitable. Cette stratégie opportuniste
est suivie par d’autres, notamment par l’Australie et le Canada, qui ont des attitudes
assez prudemment semblables.
Conférence des ONG en statut à l’ONU / Comité du Développement – Genève Rapport de relance Marc CARL mai 2008 page 3