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L’EVOLUTION BIOLOGIQUE




                 Aux 19  et 20  siècles, l’impact combiné des théories de l’évolution et
                              ème
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               de la relativité sur la pensée philosophique, et sur la conception de la place
               de l’Homme dans son environnement, a installé un nouveau paradigme. Ja-
               dis, l’Homme pré-copernicien occidental pensait être au centre d’un univers
               créé pour lui. Mais après Copernic, Kepler, Galilée et Newton avaient con-
               testé cela. La Terre n’était plus qu’une simple petite planète tournant autour
               d’un Soleil beaucoup plus grand, et l’Homme paraissait devoir évoluer dans
               un cosmos rempli de beaucoup de vide, d’autres planètes, et d’autres soleils.
                 À son tour, Darwin a fait progresser la biologie en démontrant que les
               espèces vivantes, y compris l’Homme, n’étaient pas apparues sur Terre sous
               leur forme actuelle. Il a expliqué que chaque espèce descendait d’ancêtres
               différents, après une longue histoire évolutive, où la diversité des êtres vi-
               vants était une conséquence de leur adaptation à des milieux locaux diffé-
               rents, et où la variété de leurs structures et de leurs fonctions résultait de
               leur adaptation à différents modes de vie.

                 L’espèce humaine présente toutefois une particularité, dans la mesure
               où elle s’est adaptée à son milieu de manière de plus en plus consciente : de
               génération en génération, une hérédité culturelle proactive a été ajoutée à
               l’hérédité biologique, dégageant l’Homme, au moins partiellement, de la sé-
               lection  naturelle  résultant  de  sa  simple  adaptation  biologique  au  milieu,
               jusqu’à pouvoir pressentir et projeter son possible futur, de plus en plus
               loin, et de plus en plus efficacement.
                 Au-delà du cas particulier du fait humain, le devenir et la transforma-
               tion ont été vus par la théorie de l’évolution comme des caractéristiques
               adaptatives fondamentales du vivant complexe, pouvant probablement
               s’appliquer dans tout l’Univers. Cette conception a changé de façon ra-
               dicale l'auto-représentation traditionnelle de l’Homme occidental dans la
               nature. L’immanence apparente des lois physiques de l’Univers, et les
               mythes créationnistes, qui permettaient peut-être jadis à certains Êtres
               humains de dormir plus sereinement, en ont été bouleversés.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      93
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