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Effectivement, les molécules organiques qui entraient ainsi en contact
les unes avec les autres semblaient disposées selon une distribution de
charges électromagnétiques, de façon à interagir entre elles selon certaines
modalités inattendues. Là, d’une façon ou d’une autre, un certain type d’in-
formation pouvait être transféré du cristal aux molécules organiques.
L'étude des propriétés électromagnétiques et de leur incidence directe sur
les propriétés bio-chimiques, par notamment des interférences dirigées et
dosées de faisceaux d'ondes de basses fréquences, a alors débouché sur la
création d'une nouvelle discipline dédiée, la biophysique optique.
Par cohésion électromagnétique, seraient donc d’abord intervenues de
l’argile, puis des enzymes protéiques, puis des cellules, où finalement des
acides nucléiques auraient pu remplacer l’argile comme porteurs de l’infor-
mation génétique. En 1986, le chimiste allemand Günter Wächtershäuser
a proposé une démarche alternative mais complémentaire, avec comme
proto-matériel génétique des cristaux de pyrite et du sulfure de fer.
Mais les modèles qui ont fait l’objet du plus grand nombre de confir-
mations expérimentales, et qui coïncidaient le mieux avec les données de
l’observation, postulaient la formation d’un système métabolique fondé
d’abord sur les acides nucléiques, et où les protéines auraient assuré dans
un deuxième temps certaines des fonctions métaboliques.
Une autre possibilité, restant à évaluer, était qu’une classe particulière
de molécules ait pu remplir, ne serait-ce que temporairement, aussi bien
les fonctions métaboliques que les fonctions génétiques. Malheureuse-
ment, 3,5 milliards d’années d’évolution avaient effacé toute trace d’or-
ganismes ayant pu fonctionner d’une manière différente de celle des or-
ganismes observables au 20 ème siècle.
Il en a résulté que l’hypothèse selon laquelle le système métabolique
et le système génétique se seraient formés en même temps sur Terre res-
tait incertaine, et elle a été considérée comme trop compliquée à expéri-
menter. Tant que l’hypothèse d’un ensemencement cosmique par des
molécules déjà porteuses de systèmes métaboliques et génétiques actifs
n’était pas complètement validée non plus, cela a reporté encore un peu
plus une explication consensuelle du phénomène original.
Malgré tout, cela ne nous empêche pas de continuer à explorer la
structure du vivant, en tenant compte de ce qui est déjà suffisamment
organisé et vérifié à notre époque, quelle que soit l’hypothèse choisie
quant à l’origine réelle du phénomène, 4 milliards d’années auparavant.
Pour cela, nous allons raisonner ici depuis la structure de l’ADN.
82 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL