Page 427 - eco-savoirs pour tous
P. 427

C’est ainsi qu’on peut mesurer la masse de la balle (en grammes, par
               exemple), tout en considérant comme négligeable la masse du ressort,
               c’est-à-dire en supposant que cette masse est nulle. Bien entendu, si cela
               était vrai dans la réalité, le ressort n’existerait pas et il n’y aurait pas de
               mouvement, ce qui constitue un paradoxe. Nous pouvons aussi complè-
               tement ignorer  le  frottement, qui  est pourtant présent dans les  expé-
               riences réelles. Enfin, seul le déplacement longitudinal de la balle nous
               intéressera, si bien que même si le système physique est placé dans un
               espace  réel à  trois dimensions  (longueur,  largeur,  profondeur)  et  que
               nous le dessinons schématiquement en deux dimensions (les dimensions
               de l’écran de l’ordinateur), nous l’analyserons de cette manière simplifiée.
                 Après  cette  simplification arbitraire,  examinons  le  mouvement.  La
               balle acquiert une vitesse v, et dans un mouvement à vitesse constante,
               comme nous le savons, la vitesse peut être calculée en divisant l’espace
               parcouru par le temps écoulé. Dans ce cas, la vitesse change continuelle-
               ment, mais la vitesse de la balle à tout instant est mesurable mathémati-
               quement par la dérivée de l’espace par rapport au temps.
                 Et la variation de la vitesse, lorsque le mouvement est accéléré ou
               ralenti, est donnée par la dérivée de la vitesse par rapport au temps. L’ac-
               célération est par conséquent la dérivée de la dérivée de l’espace par rap-
               port au temps, ou autrement dit la dérivée seconde de l’espace par rap-
               port au temps. Et puisque la deuxième loi de Newton affirme que la force
               appliquée au corps est égale au produit de sa masse m par l’accélération,
               on peut alors faire une simple transformation, qui nécessite seulement un
               passage algébrique élémentaire.
                 Une équation de ce type, dans laquelle interviennent une variable x et
               ses dérivées (dans notre cas, seulement la dérivée seconde), s’appelle en
               mathématiques une équation différentielle. En l’occurrence, il s’agit de
               l’équation différentielle d’un mouvement. Et un théorème mathématique
               affirme que, si on connaît les conditions initiales d’une action (dans notre
               cas, l’allongement initial du ressort et sa vitesse initiale, qui est ici égale à
               0), il existe une seule et unique solution à l’équation.

                 En d’autres termes, cette équation différentielle, avec ses conditions
               initiales, fournit théoriquement une information suffisante sur le mouve-
               ment. Et puisqu’il est souvent simple de déterminer les valeurs des varia-
               tions de la variable, c’est-à-dire des dérivées, et d’obtenir de la sorte une
               équation différentielle, cette méthode de calcul est agréable pour un es-
               prit éduqué et conformé à cette gymnastique conceptuelle.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      427
   422   423   424   425   426   427   428   429   430   431   432