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Poincaré confirma que, dès que les interactions, même les plus mi-
nimes, se compliquaient trop, l’évolution d’un système devenait effecti-
vement imprévisible.
Mais le domaine de la complexité systémique, où semblait résider une
limite aux possibilités explicatives de la physique classique, devait malgré
tout se révéler fécond à l’époque suivante.
En effet, quand l’évolution d’un système devenait imprévisible, comme
dans le cas cité ci-avant, on disait que cette évolution était chaotique. Et on
ne pouvait pas traiter cela par les raisonnements et les outils classiques, tant
conceptuels qu’expérimentaux, utilisés jusqu’alors.
Or, dans de nombreux systèmes, leur complexité ne requérait pas né-
cessairement, pour être expliquée, l’analyse d’un nombre important de sous-
systèmes constituants qui interagissaient entre eux, mais cela nécessitait une
approche d’ensemble différente. Et la recherche d'une telle approche adap-
tée allait finalement impulser une conception nouvelle des systèmes dyna-
miques, impliquant notamment leurs phénomènes de turbulence, et trai-
table par les théories du chaos, que nous allons aborder dans les prochains
chapitres, après y avoir re-situé la relativité et la mécanique quantique.
D’ores et déjà, toutefois, il était clair que pour avancer malgré les incer-
titudes qui la freinaient, la science moderne avait besoin d’outils de traite-
ment toujours plus efficace de l’information. Ce qui n’allait pas manquer de
venir, notamment avec les nouveaux outils informatiques. De tous temps
déjà, pour mieux pouvoir, l’esprit humain avait toujours dû mieux savoir,
en accumulant et en traitant le plus possible d'information sur son environ-
nement. Et là, une telle nécessité, fréquemment rappelée en éco-huma-
nisme, allait être satisfaite au-delà des espérances de l'époque, notamment
dans le traitement des systèmes dynamiques complexes.
Un "oiseau du chaos"
(graphe en 3D
d’attracteur étrange)
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 423