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Sa  théorie quantiquo-relativiste précisait  les propriétés  de l’électron
               telles qu’elles découlaient à la fois des recherches connues sur la structure
               atomique, et de la théorie statistique quantique, laquelle pouvait traiter des
               systèmes constitués par de très nombreux objets quantiques élémentaires.
                 En particulier, elle rendait compte d’une propriété quantique des parti-
               cules élémentaires, qui devaient avoir un moment angulaire intrinsèque,
               auquel correspondait un moment magnétique intrinsèque. Et parce que la
               seule façon de se représenter cette propriété était de penser aux particules
               comme à de petites toupies en rotation continue autour de leur axe, cette
               propriété fut appelée spin (sens de rotation). Sur la base des valeurs de spin,
               il était possible de subdiviser toutes les particules élémentaires  en deux
               classes distinctes : celles qui avaient un spin égal à un nombre semi-entier
               (1/2, 3/2, etc.) et celles qui avaient un spin entier (0, 1, 2, etc.).

                 Les  premières,  comme  par  exemple  les  électrons,  respectaient  un
               principe dont l’hypothèse avait déjà été formulée par Pauli en 1923, ap-
               pelé principe d’exclusion, sur la base duquel, dans un même système, il
               ne pouvait pas y avoir deux particules ayant exactement le même état
               dynamique. Les particules de la deuxième classe, comme par exemple les
               photons, n’avaient pas à respecter cette condition.

                 Les  particules  de  la  première  classe  furent  appelées  fermions,  étant
               donné que leurs propriétés caractéristiques -qui se révélaient dans des sys-
               tèmes constitués par un grand nombre de particules identiques, et donc trai-
               tables statistiquement- avaient été mises en évidence en 1925 dans le pre-
               mier travail théorique d’Enrico Fermi (1901-1954). Pour leur part, les par-
               ticules de la deuxième classe furent appelées bosons, du nom du physicien
               indien Satyendranath Bose (1894-1974) qui en avait conçu la statistique.
                 Une autre conception innovante était aussi introduite : en analysant
               le comportement statistique des électrons, Paul Dirac était parvenu à la
               conclusion qu’il n’y avait rien en théorie qui puisse empêcher ces parti-
               cules d’occuper des états d’énergie négative. On pouvait même penser
               que ces états, nécessitant moins d’énergie que ceux d’énergie positive,
               étaient déjà normalement occupés.
                 Plus précisément, selon Dirac, on pouvait observer expérimentale-
               ment que des électrons pouvaient passer d’un état à énergie négative à
               un état d’énergie positive. Effectivement, en 1932, Carl Davis Anderson
               (1905-1991) observa une particule qui avait la même masse que l’électron,
               mais qui était de charge opposée, et qui fut donc appelée positron. L’inter-
               prétation de Dirac y recevait une confirmation.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      419
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