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En utilisant de gigantesques télescopes (dont le dernier avait une dis-
tance focale de 12 m, et un miroir parabolique d’un mètre et demi de dia-
mètre), considérablement perfectionnés également du point de vue optique,
il se consacra à l’exploration systématique du ciel dans des zones encore
inexplorées. Et dans la nuit du 13 mars 1781, il découvrit un astre aux di-
mensions singulières, qui accomplissait une orbite pratiquement circulaire :
Uranus, la septième planète du Système solaire. Il découvrira ensuite les sa-
tellites d’Uranus et de Saturne, il observera des étoiles doubles, ainsi que
d’autres nébuleuses auparavant inconnues, et divers amas stellaires.
Entre-temps, avaient commencé à être formulées de nouvelles hypo-
thèses cosmologiques. Certaines d’entre elles partaient de l’idée que la dis-
tribution des étoiles autour du Système solaire n’était pas uniforme dans
toutes les directions. En particulier, Johann Heinrich Lambert (1728-1777)
fut le premier à théoriser l’existence, dans l’Univers, d’une hiérarchie d’ob-
jets : les systèmes planétaires (comme le Système solaire), les amas d’étoiles,
puis les galaxies, et les ensembles de galaxies. Herschel, par ses observations
systématiques, découvrit pour sa part que le Système solaire se trouvait ef-
fectivement à l’intérieur d’un impressionnant système d’étoiles, c’est-à-dire
d’une galaxie, la Voie Lactée, qui par ailleurs avait une forme aplatie. Il re-
connut également la possibilité théorique qu’il y ait de nombreuses galaxies,
et qu’elles puissent être considérées comme de véritables îles d’Univers.
Grâce à tous ces apports, le développement analytique de la méca-
nique céleste a pu fournir des moyens permettant d’effectuer des prévi-
sions de plus en plus logiques et fiables sur l’origine et l’évolution du
Système solaire. L’hypothèse la plus probante, soutenue par le jeune Em-
manuel Kant (1724-1804), puis perfectionnée par Laplace, était celle qui
reliait la naissance du Système solaire à la présence initiale d’une matière
diffuse, formant une mini-nébuleuse animée par un mouvement rota-
toire, dans tout l’espace occupé par le Système, ceci étant suivi par la
condensation de cette matière jusqu’à former le Soleil et ses planètes.
La mécanique céleste de Laplace analysait tout cela comme un ensemble
animé par des lois mécaniques qui entretenaient des conditions particulières
de grande stabilité, et qui maintenaient la pérennité du système. Grâce à
toutes ces contributions, depuis Newton, la science du 18 siècle avait tel-
ème
lement avancé qu’interrogé par l’empereur Napoléon 1 sur le rôle de Dieu
er
dans la formation et dans l’entretien d’un Univers si stable et parfait, Laplace
aurait répondu : « Sire, je n’ai pas eu besoin de cette hypothèse ».
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