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Johannes Kepler (1571-1630), dans son Astronomie, expliquait les marées
          par l’attraction gravitationnelle de la Lune, thèse confirmée par Galilée, mais
          contestée par Descartes. De son côté, William Gilbert (1544-1603) publiait
          le De Magnete, dans lequel il affirmait que la Terre agissait elle-même comme
          un immense aimant ayant deux pôles opposés, dont le champ magnétique
          influençait les aiguilles des boussoles. D'intéressantes contributions.
             D'autres érudits amélioraient leur connaissance de la géothermie par
          la lecture d’anciens écrits grecs et latins. Exploitant cela, Athanasius Kir-
          cher (1602-1680), dans son Mundus subterraneus de 1665, vérifia l’aug-
          mentation de la température en fonction de la profondeur, et il proposa
          un modèle de l’intérieur de la Terre. Selon son analyse, existerait un grand
          feu au centre, et des ramifications se dirigeraient vers les bouches super-
          ficielles des volcans, tandis que l’eau, contenue dans de grandes cavités,
          arriverait aux océans à travers des fractures et des fissures. C'était une
          représentation usuelle dans la plupart des cosmogonies de la Renaissance,
          où le globe terrestre était représenté comme constellé de cavernes qui
          contenaient de l’eau, de l’air et du feu. Et cet ensemble était supposé
          provenir du recyclage de minéraux et de résidus d’une terre primordiale.
             A travers l’œuvre de Haüy et de Mohs, la minéralogie s’affranchit ensuite
          de ces représentations rudimentaires, et elle prit des caractéristiques plus mo-
          dernes, aussi bien dans la systématique que dans l’étude physique objective
          des minéraux, qui n’était alors plus seulement basée sur la couleur et les pro-
          priétés thaumaturgiques. Pour sa part, la géographie stratigraphique trouva
          une base dans l’œuvre de Giovanni Arduino (1714-1795), géologue inven-
          teur de la terminologie Primaire, Secondaire, Tertiaire et Quaternaire, utilisée
          ensuite jusqu'à l'époque moderne pour la division des temps géologiques.
             Au siècle précédent, Niels Steensen (1638-1686), plus connu sous le
          pseudonyme de Nicolas Sténon, avait été considéré lui aussi comme l’un
          des premiers maîtres de la géologie. Danois de naissance, il s’installa en
          Italie, où il resta longtemps à la cour des Médicis, comme anatomiste et
          géologue, avant de prononcer ses vœux et de choisir une vie ecclésiastique.
          Parmi ses observations les plus significatives, on retient surtout celle sur la
          constance de l’angle entre les faces des minéraux, qui fut prouvée expéri-
          mentalement, puis codifiée dans une loi de la cristallographie, connue en-
          core aujourd’hui comme loi de Sténon. On y trouve aussi la formulation
          des principes qui régissent les processus de sédimentation. Théorisés en
          1669, ils sont connus en tant que principe de l’horizontalité originelle, prin-
          cipe de la superposition, et principe de la continuité latérale originelle.



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