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Ces failles sont des fractures d’où sort une matière magmatique sem-
               blable à celle que rejettent aussi les volcans pendant leurs éruptions, et qui
               se solidifie en surface en s'ajoutant à la croûte existante, pendant qu'à une
               autre extrémité la croûte redescend dans le magma pour s'y refondre.
                 La croûte terrestre est ainsi répartie en grandes calottes courbes (les
               plaques tectoniques) qui se déplacent lentement à la surface du manteau
               magmatique. Tout au long des failles (dites aussi dorsales) océaniques où
               se forme la nouvelle croûte solide, les plaques s’éloignent, tandis que du
               côté opposé elles se compriment, sur des zones de subduction, puis se ré-
               incorporent au magma. C’est pourquoi l’on enregistre souvent, de part et
               d'autre  de  ces  lignes,  des  tremblements  de  terre,  dus  à  la  friction  des
               plaques en compression, et l’on y trouve des volcans qui répandent du
               magma venant des profondeurs. Le résultat est que les planchers océani-
               ques se renouvellent complètement tous les 200 millions d’années environ.
                 En étudiant ces processus, les géologues ont recueilli beaucoup d’infor-
               mations, utilisables dans différents domaines pratiques, notamment pour
               chercher des sources de matières telles que le charbon et le pétrole, là où il
               y a le plus de probabilités d’en trouver, ou bien pour projeter avec précau-
               tion des travaux d’ingénierie tels que ponts, tunnels, ou barrages. En effet,
               de grandes catastrophes dues aux tremblements de terre ou aux éruptions
               volcaniques peuvent avoir moins de conséquences si l’on sait pré-calculer,
               et prendre en compte, le contexte tectonique et le risque géologique.
                 Mais cette capacité est récente, puisque la géologie scientifique n'est née
               qu'au 18  siècle, et qu'elle n’a été modernisée qu’au 20  siècle. Même si
                                                             ème
                      ème
               l'on retrouve dans l’histoire antique quelques observations de phénomènes
               géologiques, les premières tentatives réussies de leur étude dans un cadre
               cohérent et approfondi datent du 18  siècle. Avant cela, et pendant des
                                             ème
               siècles, des naturalistes et des penseurs, intéressés ou intrigués par les phé-
               nomènes  géologiques  et  par  leurs  effets,  s'étaient  limités  à  décrire,  par
               exemple, des éruptions volcaniques, diverses roches, ou des tremblements
               de terre, et à formuler des hypothèses explicatives, parfois en partie cor-
               rectes, mais sans pouvoir aller assez loin, parce qu’ils ne disposaient pas
               encore des connaissances physiques et chimiques suffisantes.
                 La géologie d’avant le 18 ème  siècle était donc hétéroclite, puisque tour
               à tour empirique, descriptive, parfois analytique, mais aussi métaphysique,
               voire dogmatique, dans certaines explications. En tout état de cause, elle
               n’existait pas encore comme science autonome, tout comme n’existait pas
               encore la profession de géologue.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      35
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