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Les galaxies ne sont pas des ensembles qui restent isolés, dans la me-
          sure où elles interagissent occasionnellement les unes avec les autres, sou-
          vent même violemment. Elles peuvent changer de forme lors de ces in-
          teractions, de façon à former de nouvelles galaxies plus grandes. Dans
          certains cas, de petites galaxies peuvent aussi être purement et simple-
          ment englouties par des galaxies géantes, dites cannibales, qui les attirent
          par la force de leur intense champ gravitationnel.
             Après qu’Edwin P. Hubble ait démontré que l’Univers était peuplé de
          très nombreuses galaxies, certaines étant semblables et d’autres étant dif-
          férentes de la nôtre, l’observation astronomique a entrepris une étude
          plus précise de leurs caractéristiques, en vue d’une classification adéquate.
          Et là, de nouveaux changements conceptuels ont à la fois accéléré et mo-
          difié les priorités  et les conditions  de ces recherches. En effet, Albert
          Einstein avait formulé en 1917 sa théorie de la relativité générale, en met-
          tant en relation certaines hypothèses sur la nature de l’Univers, qui impli-
          quaient une nouvelle topologie et une nouvelle typologie stellaires.
             Certains astrophysiciens commencèrent dès lors à corréler leurs ob-
          servations astronomiques avec la nouvelle théorie générale de l’Univers
          induite par la relativité d'Einstein. Parmi ces astrophysiciens, le Hollan-
          dais Willem de Sitter (1872-1934), le Russe Aleksandr Aleksandrovitch
          Fridman (1888-1925) et le Belge Georges Lemaître (1894-1966) com-
          mencèrent à conjecturer que l’Univers n’était pas statique. Leurs suppo-
          sitions amenaient même à rendre plausible, d’un point de vue théorique,
          la possibilité que l'Univers soit en expansion.

             Le support expérimental de cette hypothèse fut fourni une fois encore
          par Hubble. En observant systématiquement le déplacement des spectres
          émis par les galaxies, il parvint à formuler une nouvelle loi qui mettait en
          évidence comment ce décalage vers un refroidissement entropique (ap-
          pelé aussi décalage vers le rouge, ou redshift) était apparemment propor-
          tionnel à la distance à laquelle se trouvait la galaxie observée.

             Cette donnée pouvait être interprétée en corrélation avec l’hypothèse
          de l’expansion de l’Univers. Et par logique inverse, si l’Univers était en
          expansion constante, en remontant dans le temps, il y a quelques mil-
          liards  d’années,  il  pouvait  être  entièrement  contenu  dans  un  volume
          beaucoup plus petit. Il devenait non seulement possible de parler d’un
          âge de l’Univers, mais on pouvait imaginer aussi qu’au commencement
          des temps, à partir d'une masse très concentrée, une forte expansion su-
          bite, un big-bang, aurait pu être à l’origine de l’Univers où nous existons.



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