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Après des études de droit, Lyell avait décidé de se consacrer plutôt à
               sa véritable passion, les sciences naturelles. Pour ce faire, il entreprit une
               série de voyages, d’abord en Angleterre, puis en France et en Italie, où il
               visita particulièrement la Sicile. De ces voyages et de ses observations,
               Lyell tira les éléments essentiels de sa théorie sur l’actualisme. Selon lui,
               les lois physiques qui régissaient les phénomènes terrestres étaient im-
               muables et constantes. Il affirma que sa confiance dans les observations
               géologiques scientifiques, et sa découverte de l’histoire réelle de la Terre,
               s’appuyaient sur la confiance qu’on peut avoir dans la constance de ces
               lois naturelles. Le fait qu’elles soient immuables et constantes lui permet-
               tait donc de raisonner de manière certaine par analogie.
                 Sur la base de cette conception de la nature, Lyell put contester certaines
               théories admises depuis de nombreuses années, dont celle du refroidisse-
               ment de la Terre. En effet, il n’y avait pas de preuves que l’activité volca-
               nique ait été par le passé plus intense qu’à son époque, et les pauses appa-
               remment très longues entre les périodes d’activité de certains volcans s’ex-
               pliquaient parce que l’échelle réelle du temps n’était pas transposable dans
               le ressenti intuitif du rythme de l’évolution naturelle de la Terre. Les théories
               catastrophistes reçurent un coup fatal lors de la publication des Principes de
               Lyell, et beaucoup de tenants du Déluge et autres catastrophes mythiques
               se convertirent à l’actualisme. C’est en partie pour cette raison, et pour l’im-
               portance qu’il attribua aux observations faites sur le terrain, que Lyell a été
               considéré comme un co-fondateur de la géologie moderne.
                 Finalement, vers la fin du 19  siècle, la vivacité et l’intérêt du débat
                                          ème
               scientifique concernant la géologie ont abouti à la création d’un Congrès
               géologique international, dont la première session s’est tenue à Paris en 1880,
               et dont le but était d’améliorer l’activité de la recherche scientifique en la
               matière, à travers une coordination et des échanges permanents. Même au
               niveau politique et économique, on devenait de plus en plus officiellement
               convaincu de l'utilité des reconnaissances cartographiques détaillées des res-
               sources géologiques et minérales. En 1873, un Comité géologique d’État en-
               treprit en Italie le relevé géologique de la Sicile, et continua par l’édition d’une
               carte géologique à 1/100.000 de tout le territoire national.

                 En 1879, naquit aux États-Unis le Geological Survey, et d’autres initia-
               tives de ce genre furent prises en quelques années par les principaux pays, en
               vue de se doter d’une documentation géologique nationale. Au cours de la
               deuxième moitié de ce siècle, l'intérêt pour les recherches et les études scien-
               tifiques géologiques a été particulièrement productif, G.J. Poulett-Scrope pu-
               bliant notamment un ouvrage qui décrivait tous les volcans actifs connus.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      43
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