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Il ressort donc des connaissances dont nous disposons que la Terre est
la seule planète du Système solaire où l’eau a pu être (et rester) suffisamment
disponible en trois états différents : solide, liquide et gazeux.
Il faut cependant préciser que cette eau disponible n’est pas seulement
contenue dans sa masse océanique. En permanence, des millions de tonnes
d’eau s'évaporent et recirculent sous forme de vapeur, puis de pluie, dont
des milliards de gouttes martèlent le sol, le remuant et le modelant. Ensuite,
la force de gravité réunit cette eau d’aspersion, qui ruisselle, forme des tor-
rents, des fleuves, des lacs, et retourne tôt ou tard dans la masse océanique.
Lorsque cette eau atteint la croûte terrestre émergée, une partie s’y en-
fonce et y forme des réserves liquides souterraines. Une autre partie s’éva-
pore dans l’air, et une autre partie est absorbée par les plantes, d’où elle
s’évapore de nouveau à travers les feuilles. Ce cycle est permanent, et per-
met d’entretenir des réserves annexes, notamment dans des glaciers, dont
les masses gelées se déplacent et se renouvellent très lentement. De nos
jours, les glaciers se situent dans les zones de montagnes et dans les ré-
gions polaires, mais pendant les dernières ères glaciaires, la plus grande
partie de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique du
Sud était couverte de glaciers et de plaques gelées. Le niveau des océans
variait selon l’importance des réserves ainsi immobilisées.
La plupart de ces phénomènes ont été pris en compte et étudiés par
la science de l’océanographie, dont la création a répondu à des nécessités
surtout pratiques, particulièrement liées au réseau des relations commer-
ciales et des communications que les premières civilisations ont com-
mencé à tisser dès les époques les plus reculées. Dès lors, des marins ont
essayé d’accumuler des informations sur la mer et sur les caractéristiques
des régions qu’ils visitaient le plus fréquemment, pour pouvoir y voyager
plus en sécurité, et aussi rapidement que possible.
Au fil des époques, leurs connaissances se sont améliorées, mais la for-
mation des marins a longtemps reposé sur une expérience pratique, par
apprentissage sur les bateaux, une dure épreuve qui pénalisait les erreurs.
Puisqu'ils avaient besoin de moyens et de savoirs aussi efficaces que pos-
sible, des savants les ont aidés à améliorer leurs savoirs empiriques, en
commençant par replacer ces savoirs épars dans un ensemble aussi cohé-
rent que possible, utilisant des cartes et des calculs mathématiques.
La carte descriptive et exploitable la plus ancienne que l’on connaisse
remonte à Ératosthène de Cyrène (276-194 avJC.), et dispose déjà d'une
grille comme sur les cartes modernes dotées de longitude et de latitude.
48 Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI Marc CARL