Page 48 - eco-savoirs pour tous
P. 48

Il ressort donc des connaissances dont nous disposons que la Terre est
          la seule planète du Système solaire où l’eau a pu être (et rester) suffisamment
          disponible en trois états différents : solide, liquide et gazeux.

             Il faut cependant préciser que cette eau disponible n’est pas seulement
          contenue dans sa masse océanique. En permanence, des millions de tonnes
          d’eau s'évaporent et recirculent sous forme de vapeur, puis de pluie, dont
          des milliards de gouttes martèlent le sol, le remuant et le modelant. Ensuite,
          la force de gravité réunit cette eau d’aspersion, qui ruisselle, forme des tor-
          rents, des fleuves, des lacs, et retourne tôt ou tard dans la masse océanique.

             Lorsque cette eau atteint la croûte terrestre émergée, une partie s’y en-
          fonce et y forme des réserves liquides souterraines. Une autre partie s’éva-
          pore dans l’air, et une autre partie est absorbée par les plantes, d’où elle
          s’évapore de nouveau à travers les feuilles. Ce cycle est permanent, et per-
          met d’entretenir des réserves annexes, notamment dans des glaciers, dont
          les masses gelées se déplacent et se renouvellent très lentement. De nos
          jours, les glaciers se situent dans les zones de montagnes et dans les ré-
          gions polaires, mais pendant les dernières ères glaciaires, la plus grande
          partie de l’Amérique du Nord, de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique du
          Sud était couverte de glaciers et de plaques gelées. Le niveau des océans
          variait selon l’importance des réserves ainsi immobilisées.

             La plupart de ces phénomènes ont été pris en compte et étudiés par
          la science de l’océanographie, dont la création a répondu à des nécessités
          surtout pratiques, particulièrement liées au réseau des relations commer-
          ciales et des communications que les premières civilisations ont com-
          mencé à tisser dès les époques les plus reculées. Dès lors, des marins ont
          essayé d’accumuler des informations sur la mer et sur les caractéristiques
          des régions qu’ils visitaient le plus fréquemment, pour pouvoir y voyager
          plus en sécurité, et aussi rapidement que possible.
             Au fil des époques, leurs connaissances se sont améliorées, mais la for-
          mation des marins a longtemps reposé sur une expérience pratique, par
          apprentissage sur les bateaux, une dure épreuve qui pénalisait les erreurs.
          Puisqu'ils avaient besoin de moyens et de savoirs aussi efficaces que pos-
          sible, des savants les ont aidés à améliorer leurs savoirs empiriques, en
          commençant par replacer ces savoirs épars dans un ensemble aussi cohé-
          rent que possible, utilisant des cartes et des calculs mathématiques.
             La carte descriptive et exploitable la plus ancienne que l’on connaisse
          remonte à Ératosthène de Cyrène (276-194 avJC.), et dispose déjà d'une
          grille comme sur les cartes modernes dotées de longitude et de latitude.


          48                                        Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr        © LEAI         Marc CARL
   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53