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Ératosthène avait calculé la circonférence de la Terre de façon ingé-
               nieuse, en se fondant sur l'observations de la longueur des ombres por-
               tées à Alexandrie, et au niveau du tropique du Cancer, le jour du solstice
               d’été. La mesure qu’il obtint, 43.000 km, est étonnamment proche de la
               mesure moderne vérifiée (40.075 km).
                 Par la suite, Claude Ptolémée, au 2 ème  siècle, produisit une carte amé-
               liorée du monde alors connu, mais où il utilisa de façon erronée une va-
               leur de la circonférence terrestre égale à 37.000 km. Une erreur qui devait
               avoir des conséquences importantes, car les voyageurs du 16 ème  siècle,
               parmi lesquels Christophe Colomb, se fièrent au travail et aux estimations
               de Ptolémée, alors revalorisés par les savants de la Renaissance. Ils cal-
               culaient des valeurs basées sur une dimension de la Terre qui était infé-
               rieure à sa taille réelle. Cette erreur fut corrigée au 17 ème  siècle.

                 En même temps que des documents cartographiques, étaient rédigés
               des livres spéciaux contenant des informations pratiques sur les courants
               et sur les distances, exprimées en jours de navigation entre les différents
               ports. Ces informations ont fourni une masse de données qui ont permis
               bien plus tard à l'officier de la Marine militaire américaine Matthew Maury
               de rédiger, en 1847, un premier atlas des courants océaniques.

                 D’autres séries d’informations, rapportant la profondeur et la nature
               des fonds, le profil et le dessin de la côte, les expositions des baies aux
               vents et aux vagues, étaient recueillies aussi par les navigateurs, et facili-
               taient l’accès aux principaux lieux d’accostage. Ces informations complé-
               mentaires importantes étaient reportées dans des livres appelés portu-
               lans, qui permettaient aux navigateurs d’éviter les pièges des écueils af-
               fleurants, et des positions dangereuses dans les mouillages.
                 Cartes  et  portulans  connurent  un  grand  développement  depuis  le
               16 ème  siècle du fait de la multiplication des explorations océaniques. La
               trajectoire du bateau mesurée par rapport à la carte donnait une informa-
               tion utile aux navigateurs, car cela indiquait la dérive due au vent, et l’effet
               des courants océaniques qu'ils rencontraient. Mais les navigateurs d'alors,
               tout en reconnaissant l’effet et l’importance de ces courants, ne pou-
               vaient pas encore en mesurer assez la vitesse et la direction.

                 Leur route restait approximative. Sans chronomètres précis pour me-
               surer la longitude, dont l’utilisation ne devait devenir régulière qu’au 19 ème
               siècle, ils ne pouvaient déterminer leur position qu’en se fondant sur celle
               du Soleil, c’est-à-dire en mesurant uniquement la latitude, et en la croisant
               avec une valeur approximative de la direction et de la distance parcourue.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      49
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