Page 47 - eco-savoirs pour tous
P. 47

LES OCÉANS, L’HYDROSPHERE




                    Si on l’observe depuis l’espace, notre planète d’origine apparaît presque
               toute blanche et bleue. Elle est blanche du fait des nuages qui l’envelop-
               pent, et bleue du fait des mers et des océans, puisque l'atmosphère disperse
               d'abord les longueurs d'ondes les plus courtes de la lumière solaire, donc
               le bleu, et que la mer reflète cette couleur dominante.
                 Les masses liquides, qui occupent 71 % de la surface planétaire, peu-
               vent la recouvrir sur plus de 11 km de profondeur. Ces masses ne sont pas
               immobiles ; en s’en approchant, on les voit agitées sous l’effet des vents et
               du Soleil. Les vents agitent la surface, en produisant des vagues, et en pous-
               sant des courants sur des milliers de kilomètres, tandis que la chaleur du
               Soleil y impulse en outre des mouvements de brassage en profondeur.
                 La circulation incessante de ces courants marins a des effets importants
               sur le climat planétaire. La réserve d’eau océane possède une grande capa-
               cité  thermodynamique,  c’est-à-dire  qu’elle  absorbe  une  grande  quantité
               d’énergie pour se réchauffer, puis une fois réchauffée, elle répartit cette
               énergie à longue distance par plusieurs courants, qui exercent une forte
               influence sur le climat planétaire. Les courants chauds, comme le Gulf
               Stream, recueillent la chaleur des tropiques et la restituent dans les zones
               plus froides ; et les courants froids ont un circuit et un effet en sens inverse.
                 Au début de son histoire, quand la Terre n’avait ni océans ni atmos-
               phère, sa chaleur endogène avait provoqué l’évaporation de gaz tels que
               l’azote, le gaz carbonique, et surtout la vapeur d’eau, mélangés et progres-
               sivement accumulés jusqu’à constituer une épaisse couche retenue par la
               force de gravité. La vapeur d’eau s’est ensuite condensée, jusqu'à constituer
               l’importante masse océanique actuelle. Est-ce que le même processus au-
               rait pu avoir lieu sur d’autres planètes de notre système solaire ? Probable-
               ment pas. Sur les planètes situées entre la Terre et le Soleil, la gravité n’était
               pas assez forte pour retenir et condenser les gaz légers et pour empêcher
               certains de se disperser dans l’espace. Et sur les planètes externes, les tem-
               pératures sont si basses que l’eau y reste séquestrée en glace.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      47
   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52