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Ce qui a permis aussi bien une identification pratique de gisements de
               pétrole au moyen de mesures gravimétriques, qu’une découverte de l’hé-
               térogénéité des fonds océaniques, et de la composition des entrailles géo-
               logiques profondes de la Terre. Dans les années 1950, C.F. Richter (1900-
               1985) et B. Gutenberg (1889-1960) relièrent la sismicité et le volcanisme
               en présentant de nouvelles analyses des forces et de la composition de
               l’intérieur de la masse chaude planétaire.
                 Avec tout cela, pendant l’Année géophysique internationale de juillet
               1957 à août 1958, ont pu être exposés les résultats d’études menées dans
               plus de soixante-dix pays, où les orientations des recherches étaient har-
               monisées avec celles d’autres domaines scientifiques complémentaires.

                 Un nouveau cadre conceptuel a ensuite été ajouté dans les années 1960,
               grâce en particulier à John Tuzo Wilson (1908-1993), inventeur de la no-
               tion de faille transformante, qui révolutionnera la géologie. Et finalement,
               la théorie devenue assez mature de la tectonique des plaques s’est affirmée
               comme le principal modèle de référence pour les décennies suivantes.
                 Un débat connexe a malgré tout fait émerger d’un côté une opposition
               à cette théorie, opposition basée sur une résurgence temporaire du catas-
               trophisme, et d’un autre côté, de nouvelles hypothèses sur certains proces-
               sus évolutifs liés, géologiques et biologiques.
                 Il a fallu clarifier cela, puisque par exemple, en paléontologie, des ex-
               tinctions de masse ayant eu lieu dans le passé étaient explicables sur la base
               d’événements discontinus tels que, par exemple, des changements clima-
               tiques soudains ou l’impact de météorites. Mais ces hypothèses logiques ne
               pouvaient pas appuyer le catastrophisme, puisqu'elles confirmaient en fait
               des analyses contredisant le catastrophisme mythique antérieur.
                 Par ailleurs, en ce qui concerne la théorie de la dérive des continents,
               certains chercheurs ont soutenu que le processus de réabsorption de la
               croûte terrestre dans les fosses océaniques n’était peut-être pas équilibré
               par une émission égale de matière en fusion issue des failles. Selon eux,
               au contraire, l’émission continuelle excessive de croûte océanique nou-
               velle sortant des dorsales océaniques produisait une augmentation conti-
               nue du volume de la Terre.
                 Cette théorie, qui induisait une hypothétique expansion-décompres-
               sion terrestre, a été critiquée dans la mesure où elle impliquait une expan-
               sion non compensée, et non mesurée comme telle, des fonds océaniques,
               contredisant les principes de la tectonique mesurable des plaques.



               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      45
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